A 48h de la Pink Parade qui se déroulera ce samedi, je profite de l'évènement pour relayer l'appel de l'association "Le Refuge", seule structure spécialisée en France pour la prise en charge des jeunes homosexuels isolés, victimes d'homophobie ou rencontrant des crises ou ruptures familiales graves.
Par NICOLAS NOGUIER président de l’association Le Refuge.
Madame la ministre,
le 27 février vous avez présenté en Conseil des ministres une série de mesures visant à mieux protéger la santé des jeunes, principalement de 16 à 25 ans, et à répondre à leur besoin d’autonomie et de responsabilité.Votre Plan santé jeunes se déclinait en plusieurs points dont le repérage et la prévention de la crise suicidaire chez les jeunes homosexuels. Cette prise de conscience fait suite au constat alarmant dressé par le docteur Marc Shelly, médecin de santé publique, que vous citez dans votre rapport. Selon son étude, menée en 2005, les jeunes homosexuels ont entre sept et treize fois plus de risques de faire une tentative de suicide que des jeunes hétérosexuels. Ces résultats confirment les chiffres issus des études américaines, canadiennes et australiennes : elles aboutissent, chez les homosexuels, à des chiffres de «sursuicidalité» variant de six à treize.
Les chiffres français ont été obtenus à partir d’un échantillon de 993 hommes âgés de 16 à 39 ans. En analysant les résultats, il avait ainsi constaté que, chez les jeunes gays, les tentatives de suicide étaient fortement associées à une dégradation de l’estime de soi : 80 % de ceux qui avaient attenté à leur vie au moins une fois avaient une opinion négative d’eux-mêmes ou évoquaient un manque de respect perçu chez autrui. Force est de constater que les moyens mis en avant dans le cadre du Plan santé jeunes ne sont pas en rapport avec les demandes formulées et que le résultat espéré (annoncé pour fin 2008) n’est pas au rendez-vous.
Quelles solutions concrètes apportez-vous au jeune rejeté par sa famille, raillé à l’école ou dans ses lieux de vie qui se retrouve devant cette extrémité qu’est le suicide ? Quel soutien proposez-vous aux familles ? N’aurait-il pas été plus judicieux de valoriser le travail des associations présentes sur le terrain, au plus près de l’homophobie du quotidien ?
Or, les associations ont été méprisées. Le travail de terrain, si précieux, a été balayé. Reçue à deux reprises par votre cabinet dont une première fois par votre attaché parlementaire, Pierre Bachelot, l’association nationale Le Refuge connaît de grandes difficultés suite à la suppression inexpliquée de la subvention allouée par votre ministère.
Pourquoi fragiliser, au lieu d’accompagner, la seule structure en France conventionnée pour l’accueil d’un jeune public victime d’homophobie et en situation de profond mal-être ?Que répondre, après cette journée mondiale de lutte contre l’homophobie, à nos six jeunes actuellement hébergés qui risquent, demain, de se retrouver à nouveau à la rue faute de courage politique de l’Etat et d’abandon par votre ministère ? Toutes vos actions, si elles sont douées de bonnes intentions, ne doivent pas se déliter peu à peu. Il faut des actions fortes, qui portent en elles une réponse adaptée aux réalités du terrain que nous, associations, constatons quotidiennement. C’est pour tout cela, madame la ministre, que nous vous faisons confiance pour prendre en compte cette souffrance majeure. Je vous demande, avec insistance, de faire preuve d’un vrai courage politique et de soutenir les acteurs de terrain qui œuvrent au quotidien pour la tolérance.
1 De CedricA -
Ce matin sur France Inter une émission parlait de la sexualité des ainés et j'y ai appris qu'une maison de retraite pour homosexuels était en construction. Cela rappel que l'intolérance vis à vis de l'homosexualité pourrie la vie des gays du début à la fin de leur vie.
2 De Hervé CAEL -
La Pink Parade à Nice : où est le MoDem 06 ?
Rangée derrière le slogan « 1969 – 2009 : 40 ans de lutte, A quand l’égalité réelle » des centaines de personnes ont défilées ce samedi à Nice pour la désormais traditionnelle Pink Parade qui, pour la première fois entrainait son cortège sur la promenade des Anglais.
Si j’ai déjà eu l’occasion de m’exprimer sur mon blog sur cette thématique, je voudrais cette année pousser un « coup de gueule ».
Cette marche, n’est pas, et n’a jamais été dans mon esprit une action communautaire. Son sens est tout autre. Il s’agit de défendre les valeurs de solidarité, d’égalité, de l’ensemble des citoyens quelque soit leur couleur de peau, leur religion, leur race, leur âge … ou leur orientation sexuelle. Il ne doit pas y avoir de hiérarchisation dans ces combats. Ils sont tous nobles et méritent tous notre engagement. Défendre les droits des homosexuels serait-il moins politiquement correct que l’engagement contre les autres discriminations ?
Dans le cortège nous avions des associations, des syndicats, des formations politiques (PS, verts, Gauche autrement … et même l’UMP avec des militants de Gay Lib’, et bien sur des candidats à la future cantonale niçoise). Mais quid du MoDem ?
Merci aux démocrates qui n’ont accompagné dans cette marche, et rendez-vous à l’année prochaine ?
Hervé CAEL
3 De Fabien Bénard -
Bonjour Hervé,
Je suis content d'avoir confirmation que tu as bien représenté le MoDem 06 à l'occasion de la Pink Parade de ce samedi, accompagné de démocrates que tu remercies.
Il y bien sur des tas de causes nobles, et celle de l'égalité des droits des personnes ayant une sexualité différente en est une.
Mais ton coup de gueule est bien inutile : tu sais parfaitement qu'a titre personnel j'avais pris un autre engagement, bien important, et que tu m'as communiqué la date de la Parade il y a seulement quelques jours. Et d'autres ont la chance d'être en vacances.
Tiens nous au courant de toutes les occasions de soutenir des causes ou manifester de la solidarité à ceux qui en ont besoin, et nous t'accompagnerons.
Tiens au fait il y a encore la Tombol'Art au "Glam", ce dimanche soir à 19h, pour conclure ce weekend de revendication des mêmes droits pour tous !
A bientôt
Bien cordialement
Fabien
4 De rv -
est ce se donner bonne âme de défendre la cause lgbt en participant une fois par an à une gaypride?
moi c'est toute l'année au quotidien que je me bats pour une amélioration de la visibilté lgbt et je ne participe pas à la gaypride , quelque soit la ville !
je ne pense pas que mon combat soit vain, car c'est aussi dans mon premier entourage que le travail de sensibilisation doit être fait!...du travail de fourmi qui lui se fait 365 jours sans relache!
5 De Hervé -
Bonsoir,
Je ne peux qu’être OK avec cette remarque.
Deux précisions cependant :
- La Pink Parade n’est pas une Gaypride mais une marche qui regroupe ceux qui militent contre les discriminations. J’y participe depuis des années Cela ne serait pas le cas pour une marche des « fiertés gay »
- Cette marche n’est que le point d’orgue annuel, la partie visible de notre action. Et sans en faire de la publicité nous travaillons bien évidement sur d’autres dossiers. Parmi ceux-ci le centre Gay Lesbiens de Trans qui devrait voir le jour à Nice en 2010.
Mais chaque action au quotidien reste bien évidement fondamentale pour faire reculer les discriminations, que ce soit vis-à-vis de son entourage personnel ou professionnel.
Mais, et je reprends là ma casquette de médecin d’un service d’urgence sur Nice, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir.
Hervé
6 De rv -
on ne joue pas avec les discriminations et surtout avec ceux qui en souffrent.
gaypride, marche des fiertés lgbt ou "gay", pink parade ne diffèrent guère: un thème , un slogan, quelques chars qui animent et surtout et malheureusement , une présence de politiques!
en revanche , ces mêmes politiques ne sont guère bavards quand il s'agit de dénoncer d'odieux actes homophobes (le site www.gayclic.com les dénonce fort heureusement!)! il est vrai que cela n'est guère vendeur de défendre les droits de la communauté lgbt!!!
7 De Fabien Bénard -
Il me parait dès lors essentiel de travailler à ce que le centre gay lesbiens et trans puisse avoir en son sein un service comme le propose l'association Le Refuge à Montpellier. Je rappelle qu'il s'agit de la seule structure de ce type en France. Pour 60 millions d'habitants. Il faudra peut être utiliser les services sociaux classiques existants, mais une prise en charge spécifique avec des gens spécialement sensibilisés ou mieux, spécialement formés, pour accueillir les jeunes victimes de discrimination et d'homophobie.
Pour revenir aux "politiques", je raconte souvent qu'un élu local était seul au moment de l'ouverture de Sol en Si à Nice, en 1993. Je faisais alors parti de l'aventure, jeune bénévole (on dit "volontaire " à Sol en Si) la "Ddass" et la ville de Nice n'en voulaient pas. C'est bien pour cela que je garde une admiration particulière pour son travail quotidien auprès de ses administrés, tout ses administrés.Permettez moi de ne pas le citer, vous l'avez sans doute reconnu.
A plus, pour travailler sur une part de ce/ces projets.