Le Mouvement démocrate va tourner un film, "Rat'home". Parce que les premiers mots de certains militants ce soir, c'est que le MoDem a pris un rateau.
Et que pour les prochaines élections, nous aussi pensons à louer des hélicoptères pour tourner un film, pour sauver le MoDem.
L'UMP doit avoir le triomphe modeste, l'écologie avance, mais à quel prix !
L'abstention triomphe elle aussi.
Voilà, ce sont mes premières réactions, à chaud, après avoir mis en scène la photo pour le journal local en souriant...
A tout à l'heure !
1 De Hervé -
JE MAINTIENS ET JE SIGNE: l'échec du Modem vient en partie de la terrible erreur de casting concernant les 3 premiers candidats (manque de charisme , de dynamisme, de communication) de la liste Modem sud-est!
2 De JG -
1/ Benhamias a sauvé sa peau, son salaire, son statut.
2/ Tous les gens que je croisais hier me disaient "qu'est-ce qu'elle est bien Eva Joly". F. Bayrou nous expliquait il y a une semaine qu'il avait refusé de lui donner un poste. Il est vrai qu'il devait caser d'abord ses sympathisants notoires, ce qu'il aura à peine réalisé.
3/ Cette campagne centrée sur F. Bayrou et son égo aura profité à la liste la plus européenne, celle de Cohn Bendit pourtant peu structurée.
4/ Le Modem a oublié les idées: l'humanisme n'est pas une idée, c'est un concept flou et bien pensant, utilisé ici pour masquer le vide du projet. Faudrait-il acheter le livre de F. Bayrou, c'est à dire payer, pour savoir ce que propose le Modem ?
5/ Le chef de file n'a pas été à la hauteur; l'image père la morale, ni droite ni gauche, la politique autrement n'aura pas résisté à un débat avec un trublion médiatique.
6/ J'ai bien peur que Bayrou ne se remette pas de cette défaite; "les gens" ne croient plus en lui.
7/ Je compatis avec les militants; faire tous les marchés et être enfoncé en 2 minutes ensuite à la télé par une ou deux phrases maladroites.
8/ On va voir si le Modem est capable de demander des comptes à son stratège.
3 De FB, celui de Nice -
Je ne réagirais qu'a une phrase : l'Humanisme n'est pas un concept flou.
Je vis ma vie en humaniste, parce que des gens autour de moi m'ont sans cesse proposer de vivre des valeurs et des relations respectueuses.
Quand on est agressé, il vaut mieux parfois répondre !
Quand aux français, avant ils se libéraient la conscience en allant à "confesse", aujourd'hui ils regardent la télé et votent écolo. Après ils peuvent gaspiller 30 % de la nourriture et monter dans leur 4/4 urbain...
4 De JG -
Un humaniste peut-il se consoler d'une défaite en se disant qu'il n'a pas les électeurs qu'il mérite ? Cette élection doit être analysée sans tabous. Je vois une masse de gens, dont je fais partie, qui attendent du neuf et du sérieux en politique. L'UMP capitalise 10% d'anciens électeurs FN et 18% d'indéfectibles. C'est très peu et ils arrivent à gouverner avec cela. Ceux qui ont voté Alliance Ecologique hier sont des électeurs qui sont preneurs d'offre politique qu'ils ne voient pas venir. Modem + Alliance écologique (sans compter ceux, comme ma mère, qui respectent les vers mais ont quand même voté socialiste) fait quasiment aussi bien que l'UMP avec un socle "humaniste" qui fait peu de doutes. Ces électeurs qui sont probablement parmi les français les plus ouverts, les plus jeunes, les plus créatifs doivent être au cœur d'un projet politique qui peut relancer la France demain. S'il passe par des égos, ce projet ne se fera pas.
5 De FB -
Tu as raison, c'est une défaite qui doit être analyser sans aucun tabous. J'espère que tu comprendras que je veuille dans un premier temps l'analyser avec les militants actifs, acteurs, et aussi que j'attende les résultats locaux, bureaux par bureaux pour voir ce qu'apporte ce travail de proximité.
Mon intérêt se portera évidemment sur les 60 % de français, jeunes ou moins jeunes qui n'ont pas voté. Réhabiliter le fait Politique est une urgence absolue. Tout comme le projet de société à construire.
A plus
6 De rv -
et c'est quand cette analyse?
7 De speedy06 -
« C’est quand cette analyse ? »
Et bien dés à présent. Tout d’abord il s’agit d’une élection européenne. Donc si analyse il doit y avoir, elle doit être à l’échelle européenne. Or à l’échelle européenne, les droites parlementaires ont triomphé partout. La poussée écologique se confirme partout, et l’extrême droit se maintient voir progresse partout. Pour ceux qui ont un peu étudié la science politique ou l’histoire, vous conviendrez aisément qu’en temps de crise on se tourne plutôt vers la droite, voir l’extrême droite : Hitler, Mussolini, Franco, Salazar n’ont pas prospéré sur la prospérité mais sur la crise de 29 et ses conséquences. Or vous aurez quand même remarqué que nous vivons une crise économique majeure. Par ailleurs, il ne vous aura pas non plus échappé que l’Europe n’intéresse pas les citoyens (une abstention qui frise les 59 %), que dans ces circonstances d’échéances hélas considérées comme mineures par l’électorat l’affect prend plus facilement le pas sur la raison. Une programmation adéquat et on « wash-green » son bulletin de vote ! Encore heureux que l’on n’ait pas programmé la veille « Midnight express » ou un film sur les croisades, sans cela Philippe de Villiers devenait Président de la Commission européenne, et Jean-Marie Le Pen Président du Parlement européen.
Ceci étant, la campagne du Modem n’est pas exempt de vices. On peut s’interroger sur la mollesse à valoriser sa composante écologique (Cap 21, Bennahmias, etc.), sur le timing du coup d’édition qui a peut être brouillé le message (échéance nationale ou européenne), sur le manque de diversité dans l’incarnation de la voie du Modem, sur une malheureuse polémique réchauffée, etc…
Plus qu’une alternative, se retrousser les manches et mettre les bouchées doubles. CG
8 De @speddy -
Je relève plusieurs approximations dans vos propos :
"l'Europe n'intéresse pas les citoyens" : c'est un mauvais point d'entrée; il faut raisonner en homme de marketing: est-ce que les électeurs potentiels du Modem s'intéressent à l'Europe ? Et là la réponse est oui et il est probable que les européens convaincus sont allés voter dimanche. Le Modem n'a pas eu un discours Européen qui s'adressait à ses électeurs potentiels, ce qu'à su faire Europe Ecologie. Ils n'ont même pas fait beaucoup d'efforts, ils ont simplement recueillis tous ceux à qui personne ne parlait sur le sujet.
"Nous vivons une crise économique majeure": là on va être d'accord mais, sur le sujet, que propose le Modem ? On va me dire que je dois lire le livre de Bayrou mais ce qui est dans le livre, ce n'est alors pas ce que le Modem nous a raconté pendant la campagne. Là aussi, les lecteurs potentiels du Modem attendaient des propositions qu'ils n'ont pas vu venir. Le Modem, je devrais plutôt dire F. Bayrou n'a pas été perçu comme force de proposition.
"L'affect prend le pas sur la raison": cette idée est souvent présente sur les blogs Modem mais elle est fausse. Quand 60 % des gens ne votent pas on peut mesurer l'effort de ceux qui votent. Et une fois de plus, les gens qui ont voté Ecologiste et qui auraient pu voter Modem sont dans l'attente d'une vraie alternative, ils font partie de la France qui bouge et qui espère. Le vote Ecologique leur a paru le plus à même de faire bouger les choses et on voit aujourd'hui que c'est le cas, le PS est dans l'embarras. C'est cette place qu'aurait pu prendre le Modem.
"Mettre les bouchées doubles"? Un peu comme "l'existence précède l'essence", "le projet précède les marchés". J'entendais ce matin Bayrou faire acte de contrition sur Europe 1, comme un petit garçon, mais il n'osait pas reconnaître réellement les lacunes de cette campagne. Le projet nécessite une remise en perspective des élections de 2012. Le Modem aura-t-il la force d'en débattre sans tabou ? Je crains que non.
9 De speedy06 -
« Je relève plusieurs approximations dans vos propos … »
Pour avoir prêché 10 ans dans le désert, en enseignant le droit de l’Union européenne à la fac, au rectorat, dans la formation professionnelle, dans les écoles de commerce ; pour avoir tracté, rencontré les électeurs, animé des soirées électorales pendant 6 semaines soirs et week-end en obtenant trop souvent la même réaction (je ne suis pas concerné) et pour avoir pris note de l’abstention record de près de 59 % : je persiste à penser que l’Europe n’intéresse pas, ou du moins pas assez à mon goût, les électeurs. Pour voir le succès de listes composées de candidats aussi férus d’Europe qu’une ministre recalée du gouvernement ou un Président de Conseiller général démissionnaire-démissionné, je persiste à penser que ce ne sont pas les enjeux européens qui ont été déterminant.
Pour avoir porté un programme de 30 propositions concrètes mettant l’accent sur le fossé séparant les citoyens de l’UE (plus de transparence, plus de démocratie, plus de solidarité, plus de cohérence des politiques nationales, plus de visibilité de l’UE, plus d’ambition européenne, etc.) et pour l’avoir comparé aux autres programmes (disponibles beaucoup plus tardivement que celui du Modem par ailleurs), je persiste à penser que le problème ne se situe pas au niveau de la qualité européenne de l’offre Modem.
Que propose le Modem pour répondre à la crise ? Mais précisément que la réponse soit européenne, et non pas une cacophonie de 27 plans nationaux contradictoires.
« l’affect prend le pas sur la raison » notamment lorsque une passe d’armes médiatique aussi regrettable soit-elle suffit à renverser la tendance aussi rapidement, lorsque une diffusion d’une œuvre aussi légitime soit-elle convertit si rapidement en masse à l’écologie. Est-on vraiment dans des convictions solidement ancrées ? J’en doute avec regrets, car elles sont respectables et d’ailleurs forment une composante du Modem.
« Mettre les bouchées doubles » et « faire acte de contrition » : quoi de plus respectable que reconnaître ses erreurs et s’efforcer de les corriger. Avez-vous observé d’autres leaders se livrer sans tarder à une telle autocritique ? Voyez comme le débat au Modem n’a pas tardé, dés 22h00 dimanche soir : erreur stratégique consistant à vouloir lier le national et l’Europe, manque de collégialité, manque de mise en valeur de la composante écologique du Modem (Cap 21, Bennahmias, Wherling, etc.). Craignez que nous ne vous ayons pas attendu pour en débattre « sans tabous ».
10 De JG -
@speddy06
Si vous savez que les électeurs sont comme ça pourquoi ne pas adapter votre discours dans le sens de ce qui les intéresse (c'est d'ailleurs comme ça souvent avec sa famille, ses propres enfants, ses collègues...)? Ou a alors il faut "imposer la démocratie", comme GW Bush l'a fait en Irak...
11 De speedy06 -
@ JG,
peut-être par ce que le Modem a pour ambition de faire la politique autrement. Si je cédais aux sirènes du marketing politique (et de mon intérêt personnel), j'aurais suivi les traces d'une autre formation. A mon sens il s'agit ici de construire du durable : en matière d'environnement, de démocratie, d'économie, de politique étrangère, etc. Ce n'est donc pas compatible avec l'attitude consistant à brosser dans le sens du poil l'électorat, versatile par nature. Comme je l'ai entendu et/ou lu sur ce blog, ce n'est pas le chemin qui est difficile, c'est difficile qu'est le chemin. A présent à nous de surmonter cette épreuve (de taille j'en conviens), nous en sortirons que plus solides et plus efficaces. CG.
12 De FB, celui de Nice -
Presque tout es dit dans ces échanges. Nous ne sommes pas assez riches pour faire du marketing politique. On se plante aux élections, mais je crois qu'on est dans le vrai. Un sillon, un cap, une trace.
Nous ne dirons pas aux électeurs ce qu'ils veulent entendre.
Mais nous dirons ce que nous croyons juste. La dette à la présidentielle, et je ne sais pas trop quoi pour les européennes (oui, j'essaie d'oublier.)
Merci JG de jouer ainsi le "sparing partner". Speedy est encore meilleur dans ces cas là !