Pour François Bayrou, les européennes seront l'occasion d'envoyer un message au pouvoir


Article repris intégralement du site du Mouvement démocrate

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Le Président du Mouvement Démocrate s'est exprimé à l'AFP, durant son déplacement à Bourg-en-Bresse (Ain), à l'occasion d'une réunion publique avec Jean-Luc Bennahmias, Fabienne Faure et Gilles Artigues, têtes de liste dans le Sud-Est pour les élections européennes du 7 juin prochain.

Dans le train qui le conduit dans l'Ain mardi pour une journée, François Bayrou montre une photocopie de la couverture de son "livre de combat", "Abus de pouvoir", à paraître fin avril, veille de la campagne des européennes, où il dénonce le modèle de société prôné par Nicolas Sarkozy.

Dans le scrutin du 7 juin, "il va y avoir deux sujets", dit le président du Mouvement Démocrate (MoDem) aux deux journalistes qui l'accompagnent depuis Paris: "Qu'avez-vous à dire au pouvoir, et que voulez-vous faire de l'Europe ?".

Pour lui, la thématique nationale va forcément peser autant que les enjeux européens, étant donné "la lassitude et le désenchantement" dans le pays.

"On est en train de mettre en place quelque chose d'idéologique et de long terme, que les citoyens n'arrivent pas à identifier. C'est pour ça que j'ai fait ce livre", dit-il, rangeant un gros dossier contenant les épreuves, auxquelles il apporte les ultimes corrections. "Beaucoup de gens disent, (Nicolas Sarkozy) fait n'importe quoi. Moi je dis, il a un plan".

Le député des Pyrénées-Atlantiques, qui a axé ses récentes interventions sur une dénonciation de "la politique d'inégalités croissantes" mise en place selon lui par le chef de l'Etat et sa majorité, veut concentrer son tir sur "le fond".

"Il faut se battre pour un modèle de société qui mette un terme aux dérives qu'on constate tous les jours, et qui donne à la France un projet équilibré et généreux", ajoute-t-il.

Celui qui ambitionne de devenir le principal opposant de Nicolas Sarkozy, dans la perspective de 2012, n'est guère enclin à commenter les polémiques du moment. Le "pardon" de Ségolène Royal à Dakar? "Elle a suffisamment de critiques dans son propre camp", répond-il sans prendre position.

Le découpage électoral? C'est "petites manœuvres et cris d'orfraie", dit-il en renvoyant dos à dos UMP et PS, qui "aurait fait la même chose". "C'est la loi électorale qui est injuste", affirme ce partisan de l'introduction d'une dose de proportionnelle aux législatives.

Dans l'Ain, le leader centriste est accueilli par l'eurodéputé Jean-Luc Bennahmias (ex-Vert), tête de liste MoDem dans le Sud-Est, et par les numéros deux et trois de la liste, la conseillère régionale Fabienne Faure et l'ex-député Gilles Artigues. Ils se rendent au "Moulin Marion" de Saint-Jean-sur-Veyle, qui fait des farines bio pour l'alimentation humaine et animale. La visite, avec table ronde et déjeuner avec les salariés, dure plusieurs heures.

"Je suis heureux d'être sur le terrain, de rencontrer des gens", affirme M. Bayrou, qui ne s'estime pas encore en campagne pour le 7 juin. "Pour l'instant, les gens n'ont pas la tête aux européennes du tout", dit-il. "La campagne sera extrêmement brève".

"C'est la énième campagne européenne que je fais, comme candidat ou directeur de campagne. Ca ne s'améliore pas", confirme M. Bennahmias, constatant le faible intérêt de l'opinion pour ce scrutin.

La journée se termine par une rencontre avec des militants MoDem dans une brasserie de Bourg-en-Bresse, après quelques minutes de marche qui permettent à l'ex-candidat à la présidentielle de tester sa popularité.

Un passant le salue d'un sonore "Bonjour, M. le président". Un jeune, pas très sûr du parti auquel il appartient, l'encourage néanmoins avec enthousiasme dans son combat.


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