Regards et politique

Aujourd'hui, demain, je ne sais plus*.
Avec un buffet et un spectacle sportif, « panem ludus », disait mon grand-père italien, les gens sont contents.
Je sais qu’il sera là pour m’encourager, et aussi pour prendre un peu le soleil. Il m'a été rapporté, par un spectateur discret, que des places de bus et un buffet étaient offerts. Les privilèges pour tous, en somme. C’est bien connu la caravane du tour, qui fait aussi parfois la tournée des plages, n'est pas avare de cadeaux. C’est la publicité qui paye tout ça ! Et la publicité, c'est notre métier.
Pour quelqu'un comme moi qui grimpe à la force des mollets, aujourd’hui, presque comme depuis toujours, il ne faut pas croire que c'est tout les matins facile.
Il n’y a pas de retours d’ascenseur dans les cols. Pas plus que d'ascenseur à l'école. Mais des relais. J'adore les relais. Et cette course de vélo qui s'appelle la "poursuite" . Il suffit de ne pas perdre son objectif.
Quand le doute s'installe dans l'équipe, alors il faut s'entrainer, s'entrainer encore. Si les performances baissent, doper les sondages n'étonnera, plus personne.
Il faut simplement faire attention de ne pas rouler sur les aiguilles.
Je reviens à mes moutons : plus de monde sur le podium à chaque course ? Je ne suis pas pour. Si quelqu’un a un beau vélo, qu’il pédale fort et réalise des échappés, il ne grimpera sur le podium que s’il gagne ! C'est proportionnel à ses efforts. Pourquoi aurait-il droit à la bise de l’une des deux potiches qui nous aide à nous habiller et nous offre des fleurs ? (quel dommage, bien que ce soit devant tout le monde, si le gagnant lui offrait des fleurs et l’aidait à se déshabiller, ce serait plus rigolo.)
Que le Président du tout de France vienne aux réunions du comité de course ne me choque pas. Ça me dérange, c’est tout. Une sorte de négation d'une nécessaire séparation des tâches : ceux qui roulent, ceux devant qui, on déroule, et ceux qui dérouillent. Moi qui déraille ?
Il pourra s'exprimer devant les directeurs sportifs et il promet donc de renforcer certains droits des garnements.
Il permettra aussi à tout spectateur de saisir l'illusion d'optique de faire la course lui aussi, s'il accepte les conseils des gens de bonne constitution et aussi les conseils de gros tas qui ont déjà gagné la course de Castres à Sion.
Ah, ce président, il fait avancer le monde du sport.
Pour la météo du pays, il parlera désormais de la pluie et du beau temps, à la télé, à la radio. Tout compte. Même dans l'autre position.L'autre position est parlante, aussi.
C’est sûr, chevauchant ma petite reine*, je ne m’arrête pas pour manger, je fais ma petite commission en roulant, j’ai donc bien du mérite . Mais peut être allez-vous mourir de rire et tomber de vélo en lisant ici, ce que déclare, indéniablement le meilleur grimpeur ! Je ne sais pas si c'est le mélange, eau, pastis et olive ou le pot de blague belge. Comment fait-il pour filmer ses copains du peloton en roulant ? Et quand il attaque en danseuse, il ne fait pas dans la dentelle.
Il cumule les maillots : meilleur grimpeur, meilleur co-équipier, des victoires d'étape. Et il en est fier. Immodeste, écrit-il, là.Encore quelques kilomètres. L'arrivée au col de la Bonnette, c'est un peu le pompon. Quel pays sage !
Arrive le moment de la grand descente.
Sur le bord du côté, nous doublerons quelques moutons. Vous en avez, bien maigre troupeau, là

Pour une fois que le grand soleil promet de dissiper toute ombre, sur la caricature , il faut lui rendre justice.


Le moment de la chute, tant redouté. Les écarts sont infimes. 4, 5 voix. Un blaireau roule de nouveau au centre de la petite route. On a du mal à le reconnaître, il est un anonyme du peloton.Il n'a même pas placer une seule attaque .

PS : A ceux qui tirent la langue et qui grimacent de douleur dans la montée et les courbes, des points de bonification sont prévus. Comme des minis victoires d'étoupes...à ceux qui ne font plus que des étincelles !

1* Ne cherchez pas , il n'y a pas de contrepèterie.Et arrêtez d'imaginer, aussi !
2*C'est un billet d'actualité. Il n'est drôle que les 21et 22 juillet. Bon, la blague périmée, avec quelques épices peut passer, mais manger épicé est là, réellement dangereux pour les cyclistes !