Je n'ai pas communiqué plus de deux fois sur ce bloc-notes à propos des Don Quichotte, qui, de fin décembre au mois de Mars, ont campés sur la plage de Nice. En essuyant seulement deux tempêtes.
J'ai recroisé 5 d'entre eux, ces six derniers mois. Heureux de les voir en bonne santé, avec tous un toît sur la tête, même si c'est souvent le toît d'un hôtel meublé. L'un d'eux était encore assez remonté tant il avait cru à cette occasion de se prendre en mains collectivement.
Je vis dans une ville où le grand luxe cotoie la plus grande misère, les plus grandes détresses. C'est comme cela depuis longtemps, comme si les premier avaient besoin des autres, comme si certains étaient un peu attirés par la lumière, enfin par ce qui brille.
Il y a dix ans, les SDF "agressifs" avaient été "ramassés" et installés au Mont Chauve, à la limite de la ville, à la croisée de trois communes mais sur une route sans issues carrossables. J'entends encore l'Adjointe aux affaires sociales de l'époque dire en réunion préparatoire du Réferendum , (le seul en 2 mandats du Maire sortant), que les SDF avaient de la chance, avec une si belle vue sur la ville et sur la mer, de là haut !
10 ans aprés, la structure d'accueil de jour provisoire est installée dans des "ALgecco", loués. L'asile de nuit, en vieille villen n'est , parait-il, jamais plein. Il n'y aurait donc pas de problèmes pour les SDF. Aucune remise en question de la part des édiles.
Pour revenir à l'occupation de ce dimanche, je suis passé avant midi devant la propriété. Pas de forces de Police, pas de badauds ni même de mouvement. Un mot fixé sur le portail. Ce soir en passant de nouveau, j'ai distingué de la lumière, preuve de la poursuite de l'occupation. Le quotidien local annoncait ce matin que le Préfèt n'accepterait pas longtemps une telle occupation.
Pas davantage de commentaires à faire. Je choisis de proposer une vision humaine pour asseoir des projets politiques futurs.
Quelques pistes et idées simples se trouvent dans un billet du 2 février 2007, que vous prendrez peut être le temps de re-lire. http://www.fabien-benard.eu/index.php?2007/02/02/45-exclusion
Le principe est d'assouplir les dispositifs déjà existant, de pousser les gens à être acteurs et donc de commencer par les informer sur leurs droits et obligations.
Et en parlant de souplesse, quel acteur majeur est le plus caractérisé par sa souplesse et l'adaptabilité, l'innovation ? Le secteur associatif. Richesse de notre société, les associations agissent dans le caritatif et la solidarité toute l'année et le plus souvent sans avoir besoin de faire des "coups médiatiques".Savez vous qu'il existe des placements solidaires qui permettent de soutenir des actions de logement pour personnes en précarité. (j'ai faillis écrire de "logement durable")
Voilà pourquoi je réagis mal quand on se proclame association et que l'on est tout seul !
Voilà pourquoi les collectifs "de fait" sont un peu trop spontanés pour être honnêtes ou libres dans leur démarche.
Donner de l'espoir, c'est loger une personne ou une famille dans un logement loué par une association (avec des permanents professionnels, aussi) et en accompagnant les efforts d'insertion puis d'autonomie, convaincre un propriétaire, une agence de signer un bail "glissant".Le logement est, à terme loué par la personne ou la famille.
Il faut encore garantir le paiement des loyers, c'est le frein pour les propriétaires qui ont faits de petits ou modestes investissements dans la pierre.
Il faut des solutions ciblées pour plusieurs catégories de personnes qualifiées par leur revenus. Une personne seule, une famille aux revenus moyens, des personnes âgees n'ont pas besoin des mêmes logements et des mêmes aides, mais des incitations ou coup de pouce bien mesurés permettront de débloquer la chaine du logement. Il y aura toujours de la spéculation, je ne sais pas si elle est seule responsable. Et il faut dire aussi que la confusion des valeurs amène certains, des jeunes parfois, à dépenser un demi loyer dans une facture mensuelle de téléphone portable !
Faut-il construire plus de logements ? Faut-il rajouter un étage aux immeubles ? Ce n'est pas réaliste, n'en déplaise à Mme Boutin. Mais pour construire encore, sur les collines niçoise par exemple et éviter le mitage, il faut effectivement être courageux, les maires le sont, et modifier les plans d'urbanisme en conséquence. (La transformation des POS en PLU avec des délais rallongés pour éviter l'échéance des municipales mérite un billet !) Inventer de nouvelles agglomérations villageoises, des lotissements plus "ramassés" avec des studios mélangés aux villas plus grandes.
Il ne faut pas dire aux jeunes que c'est facile, il faut témoigner que la réalité ce n'est pas de rêver d'un trois pièces ensoleillé et sans bruit si l'on n'a pas de fiches de salaires et un CDI !
Et même si la Ministre à fait un coup médiatique, qu'elle passe maintenant aux actes sans se limiter à de la défiscalisation, et qu'elle fasse appliquer la loi SRU ! (celle des 20 % de logements sociaux dans toutes les communes)
1 De CedricA -
Juste appliquer la loi... non pas une de ces loi impossible à mettre en oeuvre (comme la loi DADVCI sur les doit d'auteurs). Non, une vraie loi, discutée, amendée, rectifiée, que les mêmes élus que ceux qui l'on voté avec la larme à l'oeil de compassion pour les mal logés en séance du mercredi quant la télé est là, disent qu'ils ne l'appliqueront jamais dans leur commune, mais par contre le voisin...
Tiens, quelles sont les communes du département qui respectent la loi SRU ? Parmi celles du littorale, les plus riches combien en sont, ne serait-ce que proche, de cet affreux 20% de logements aidés ?
2 De FB -
Chiche, une petite recherche de Cédric sur les communes du 06 qui ne respectent pas cette loi et deux billets de blogs croisés ,... dans les 8 jours !
Amicalement
Fabien
3 De Pascaline -
Ta colère est à la mesure de ton engagement et me rapelle le colloque de F.Barou en 2006 "pour une politique du logement" dont je tire cet extrait: "Je suis donc pour que l’on considère que la recherche en logement et en urbanisme doit être un des champs dans lesquels l’Etat entraîne la recherche, la dirige, la pousse, l’incite et doit s’y investir, et considère que c’est un grand domaine dans lequel probablement on pourra trouver des avantages sociaux très importants. Parce que la famille qui s’installe dans un logement dans lequel, à la veille des décennies que nous allons vivre où l’énergie va être un problème naturellement très important, la facture est divisée par deux, trois, quatre, ou cinq en gaz ou en électricité, cette famille là bénéficie d’un progrès social, d’un progrès écologique ou de développement durable – l’un va avec l’autre. Je ne crois donc pas du tout que l’on doive considérer que les choses sont fixées une fois pour toutes. Je ne pense pas qu’il faille considérer que la réflexion sur le logement doit s’arrêter aujourd’hui dans des conditions données de coût de l’énergie. Je pense que tout cela va beaucoup bouger, qu’il y a des marges de progrès considérables et que ces marges de progrès considérables doivent être prises en charge par un Etat qui aurait mieux défini ses responsabilités, qui respecterait mieux la pluralité des acteurs, qui se fixerait des objectifs sociaux et de cohésion nationale plus exigeants que ceux qu’il se fixe aujourd’hui.'
Je suis curieuse du résultat de la recherche de Cédric sur les communes du 06 hors la loi...
4 De FB -
Dans ce que tu rapportes de cette position de François Bayrou on n'est bien loin de la simpliste opération symbolico-médiatique du ministère provisoire du logement. Un secrétariat au logement durable aurait fait l'affaire.
5 De CedricA -
Moi qui voulais aller me coucher... Bon je vous ai mis en ligne dans un billet, ce que j'ai trouvé concernant les communes qui sont en deça des 20% de logement aidé :
www.cedric-augustin.eu/in...
Pas de surprise, aucune commune du littoral n'atteint les 20%, certaines en sont même très très loin.
6 De FB -
Pari tenu, c'est à moi de re faire un billet, dans les 6 jours sur le logement social, aujourd'hui re baptisé logement pour actif et sur les pénalités payées par les maires récalcitrants! (le terrain est si cher ma bonne dame, et puis il y a des "nouveaux français" dans les logements sociaux mon bon monsieur.)