Madame,
J'ai bien entendu votre déclaration médiatique fort bien orchestrée en ce début de semaine: Vous serez la présidente de la sécurité.
Certes vous êtes distancée dans les sondages. Mais tout de même. Si Nicolas Sarkozy n'a rien fait en dix ans (en tant que Ministre de l'Intérieur puis Président de la République), comment voulez-vous qu'une telle déclaration " Présidente de la sécurité " puisse rassurer le peuple de gauche (celui concerné par les primaires) ou le bourgeois, âgé ou pas ?
Il y a d'ailleurs de nombreuses blagues qui circulent, sur les élections et les socialistes...certains parlant même de s'inquiéter si les primaires de votre parti seraient organisées "à la lilloise", ou bien "à la marseillaise". A sécuriser d'urgence ...
Je pense en effet que les annonces sur la sécurité, d'où qu'elles viennent commencent par lasser les français. Vous annoncez quelques dizaines de policiers en plus. Certes. Mais après ?
Alors j'ai envie de vous dire que désormais, lorsque j'entends le mot "sécurité", je réponds "solidarité". Pas de cette forme d'angélisme qui avait parfois pu caractériser les mesures proposées par votre parti politique.
Voilà ce que je pense:
Solidarité, c'est d'abord solidarité avec les victimes. Ceux qui souffrent. Au delà du témoignage et de la compassion, c'est d'accompagnement et de soutien dont ils ont besoin. De lieux d'écoute, ils existent, mais vous n'en parlez jamais.De moyens.
Solidarité avec les forces de l'ordre: leur métier est difficile, la course aux statistiques a totalement perverti leur travail.Je ne rentrerai pas là sur la question de leurs moyens. Mais je pense à la perte de sens dans leurs missions. Quand par exemple, ils doivent charger des pompiers en grévistes.
Solidarité avec les acteurs de prévention: les enseignants, qui inculquent les règles, les éducateurs qui sur le terrain, empêchent la dé-socialisation et les familles qui doivent être placées devant leurs responsabilités, éduquées même pour leur rôle de parents, mais pas culpabilisées.
Solidarité enfin, avec les populations de fraîche immigration qui sont trop souvent montrées du doigt dans les affaires de délinquance: la frange de ceux qui croient que "consommer" et "avoir", sans travailler est possible, n'a pas de couleur de peau.
Voilà. Parce que les dispositifs de "voisins vigilants" se développent dans nos quartiers résidentiels, parce que des réseaux de citoyens informateurs sont animés par certaines municipalités, au mépris des lois, sous l’œil de caméras qui ont déjà montrées leurs limites, et parce que la situation des vols et des violences ne s'améliore pas, il est urgent de poser une réflexion et une stratégie globale, qui n'aime pas les annonces.
La sécurité, comme la solidarité sont l'affaire de tous. Chacun est capable de reprendre une incivilité, chacun doit pouvoir se sentir solidaire de l'autre.
En commençant par insuffler de l'exemplarité dans nos mots et nos attitudes.
1 De Jean-Philippe GREGOIRE -
Fabien, la sécurité n'est pas le centre d'intérêt principal des Français. C'est plutôt le pouvoir d'achat, la peur du chômage et l'éducation.
C'est sûr que médiatiquement c'est bien plus dur à traiter qu'une descente sur Marseille, entouré(e) de gardes du corps avec 50 journalistes derrière.
2 De S -
Vraiment bien cette lettre, qui change l'angle de vue.... pour donner la bonne perspective aux choses.
Par contre les commentaires démoralisants des "copains" on pourrait s'en passer. Au MoDem nous sommes enfin en ordre de marche avec un niveau de compétences multiples de la part des militants, et notre président du 06 est capable de rebondir sur l'actualité d'une manière différente des opposants classiques.
Etre en dehors de l'actualité et choisir des sujets populo-démago, on sait pas faire au MoDem, désolé.
C'est pas pour autant qu'on met de coté l'instruction et la production (donc le pouvoir d'achat), on a tout un livre à ce sujet qui s'appelle "2012, état d'urgence", premier des ventes dans sa catégorie depuis 15 jours.
3 De Jean-Philippe GREGOIRE -
Quand on écrit des "amabilités" comme ça il ne faut pas manquer de courage et donner son nom, n'est-ce pas ? Et je ne crois pas non plus me souvenir que la langue de bois faisait partie des valeurs du Modem
4 De S -
Fabien te dira qui je suis, on se connait et on se reverra certainement j'espère.
Et si je t'ai répondu comme ca c'est que j'ai espoir que tu comprendras que ça reste quand même plus agréable de s'entendre dire des amabilités par un anonyme plutôt qu'un ami rabaisse votre initiative sur un blog public. Dans le milieu militant, pourtant si dur, ça arrive hélas souvent comme si de rien était et j'ai du mal à comprendre.
J'espère qu'on va passer à autre chose et à bientôt.
5 De FB -
Oh là, je savais que j'écrivais des banalités, mais halte au feu ! Je vais encore devoir trvailler mes arguments !
6 De speedy06 -
Et bien, on ne sent plus en sécurité sur ce blog ... ça donnerait presque l'envie de filer à Marseille : entre flics indics du milieu, barnum d'élus espions, condamnés ou arrosés, opposants mafieux, je saurais au moins à quoi m'attendre !
7 De mdlf -
Pas de populo-démago, valeur du Modem, ... je remarque juste que ce billet fait un certain nombre de commentaires tandis que celui sur la pauvreté... aucun.
L'énergie dépensé par les politiques et militants devraient se concentrer sur les vrais problèmes (quelque soit sa position, je ne suis pas Modem). Je sais ce que Fabien fait sur le terrain pour les exclus de tout genre. Alors je lui "pardonne" ce billet "contre" (d'autant que je suis d'accord) même si j'aurais préféré un billet plus "je préconise" sur l'éducation, la lutte contre la pauvreté...
8 De FB -
Le billet sur la pauvreté, c'était du Rochefort, pas du Bénard. Et au mois d'aout...$En attendant, je viens de trouver cela : du Hugo, Victor. Discours sur la misère.
http://mamytartine.blog.lemonde.fr/...