Environnement éducatif ouvert et bienveillant


Un débat sur le bien être, le bien vivre, la responsabilité individuelle et collective envahit les journaux ce matin.


A longueur de pages, les collectivités communiquent sur les bonnes nouvelles et le plaisir que les édiles ont à assumer leur tâche désintéressée au service de tous, et de chacun.
A la une, j'ai pu lire cette histoire simple, mais spectaculaire de la mamie qui a laissé passé un camion de livraison égaré dans une zone piétonne: le chauffeur ému l'a remercié par un geste de la main, puis par un sourire, quand il a compris qu'elle était attentive à ce qu'il exerce son mêtier (choisi) en toute sécurité.
Alors que je poursuivais ma réflexion et mon chemin, la jeune vendeuse en boulangerie m'a tendu avec sa petite pince, en souriant, une "chouquette", simplement pour récompenser ma fidélité. Cela m'a rappelé les nombreux commerçants qui n'hésitent pas à offrir des bonbons à chaque fois que je déboule chez eux, a mes petites têtes blondes...
Le journal des bonnes nouvelles, en page 2, poursuit par un dossier spécial sur les jardins d'enfants: l'éradication des enclos (1) à enfants a mis du temps, certes, mais le bon sens a gagné. Nul besoin de créer un Mickey-land dans chaque quartier ou village pour que les générations se retrouvent, fassent un pique-nique ou que les solitaires trouvent repos ou inspiration romanesque. La fameuse poésie des bancs publiques, chère aux amoureux, a enfin trouvé sa partition dans nos villes.
Quand je pense qu'hier soir, après avoir regardé en famille la fameuse série garantie "sans autopsie ni drame finale", ouvrant la place au rêve, à la traduction quotidienne des valeurs familiales et du bon sens, j'ai encore regardé un reportage exclusif sur un asile de nuit de la région lyonnaise, où les cabossés de la vie, de l'enfance, pouvait garder leur chien, compagnon d'infortune, dans le jardinet attenant à la structure.

Un camarade de promotion de l'École Coopérative des Hautes Études sur le Lien Social, l'ECHELS m'a envoyé hier un courriel me disant qu'il expérimentait depuis 3 mois un nouveau module d'accompagnement à l'insertion professionnelle pour des jeunes de 18 ans, sortis du système scolaire sans armes, ni surtout sans bagages. Il utilise un pied photo de collection et un appareil compact numérique dernier cri pour simuler des entretiens d'embauche ! Et ça marche, la confiance se regagne après quelques fous rires bien souvent.Le support de l'image, permet de restaurer ...l'image ! De se remettre en question en étant soutenu, de prendre conscience de ses forces et atouts sans s'appesantir sur les faiblesses et les échecs. Et bien sur pendant ce temps, il n'est pas possible de devenir la star involontaire d'un "reality show" policier, sous le zoom intelligent d'une caméra de vidéo-bienveillance...Tiens, j'ai même répondu à son courriel par un appel téléphonique et un rendez-vous dans un café au soleil.On a discuté boulot, sens de la vie, espérance et évaluations des politiques publiques (sociales...)
Bien sûr, ma bonne humeur vous énerve, lecteurs un peu voyeurs qui languissaient de me voir enfin utiliser ma plume et mon clavier sur ce bloc-note ! Ça tombe bien, je vais pouvoir savoir si vous êtes là, parce que vos commentaires payent bien mal mon dur labeur autobiographique et narcissique en ce moment.

Oui, je vis dans une ville, savourant en marchant de lever les yeux sur quelques vitraux, pignons ouvragés, arbres rares aux baies décoratives. J'espère humer bientôt le parfum des fleurs d'orangers promis par le premier édile, qui rêve de débarrasser nos rues des effluves de diesel.
J'oubliais, j'aime mon mêtier. Je l'ai choisi et j'ai choisi de l'exercer encore.
J'ai honte d'être heureux. Voilà ce que je réponds à ceux qui ponctuent leur bonjour d'un "ça va" mécanique.
Je ne vais pas remercier mes parents qui m'ont permis de connaitre les vertus de la "Joie par l'effort", celles de la vie au grand air et celle de la récompense et de l'apaisement des montagnes.
Quand même, ça ne se fait pas de remercier ses parents.
Je vous dirais prochainement ce que je pense encore pour des environnements éducatifs ouverts et bienveillants.
Mais je me suis pincé: j'étais bien en train de faire un rêve.

Alors mon seul salaire pour récompenser ma naïveté volontaire, ce matin, a été de lire cet article du Post. Là, les allocations s'appellent des indemnités. Pour trois mandats, elles sont plus grasses que les allocs pour trois enfants...


(1) Un enclos à enfants se justifie par le risque que le ballon, quand il n'est pas interdit, puisse débouler sur la route et déranger un automobiliste en train de téléphoner.

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