MoDem : Rochefort et Bayrou ouvrent le congrès d'Arras, sans moi !



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Robert Rochefort, François Bayrou: morceaux choisis pour ouvrir ce congrès d'Arras, un congrès pour le projet du Mouvement Démocrate. En quelque sorte l'heure de vérité. Entre deux échéances électorales, un échec et succès improbable, le Mouvement Démocrate se paye le luxe de re-fonder son projet.Deux ans exactement après son congrès fondateur.

C'est le 2ond évènement national du MoDem que je rate en 4 mois, pour des circonstances très précises. Je suis un peu triste, alors que depuis la fin de l'année 2001 je n'avais jamais manqué ce genre de rendez-vous, que ce soient des rendez-vous de l'UDF ou du Mouvement Démocrate.
Amiens et son congrès de 2001, des amis bien loin, le froid et un sacré souvenir. Bayrou fit 5 ou 6% à la présidentielle quelques mois plus tard. Drôle de cycle.

L'important, maintenant, c'est d'amender le projet, fruits de commissions laborieuses, de contributions nombreuses.Et de garder et susciter l'espoir.


Robert Rochefort, député européen du Mouvement Démocrate, a répondu mercredi 3 décembre aux questions de l'AFP, à la veille du Congrès d'Arras :

AFP : Comment le projet politique du MoDem a-t-il été élaboré?

Robert Rochefort : Nous sommes partis du travail des 18 commissions thématiques du MoDem, plus d'un millier de personnes, qui réfléchissent sur tous les grands sujets en procédant le cas échéant à des auditions extérieures. Le texte a été ensuite restructuré en présence de François Bayrou. Nous avons enfin pris en compte quelque 500 contributions d'adhérents et de fédérations départementales qui nous sont parvenus sur le site du MoDem.

C'est cette troisième version, qui comprend des éléments sur nos valeurs et plus de 200 propositions, qui sera débattue au congrès du MoDem ce week-end à Arras.

AFP : Quelles sont les idées-forces de ce programme ?

Robert Rochefort : Nous nous situons sur une voie qui correspond clairement à notre âme centriste: réformisme et humanisme. Le fait de mettre l'Homme au coeur de notre projet nous fait considérer l'impératif de la justice sociale comme un socle, une condition indispensable pour que des réformes soient acceptées.

Le deuxième axe concerne l'environnement. La problématique du développement durable nous a totalement transformés, a redéfini notre rapport à l'Europe, au vivre ensemble, à la consommation. Nous sommes de ce point de vue pour une croissance raisonnable et qualitative.

La troisième idée force, c'est l'idée de réconcilier les Français avec la politique, en leur tenant un langage de vérité, en respectant les valeurs historiques de la République, l'originalité d'un système, enseignement supérieur, service public, auquel ils sont attachés et qui a encore beaucoup à dire au reste du monde.

AFP : Selon vous, ce projet est-il écolo ou socialo-compatible ?

Robert Rochefort : Je dirais oui. Parce que nous avons décidé de mettre les questions sociales en tête du programme. Le premier chapitre s'intitule + pour un développement social et écologiste+. On propose, par exemple, de moduler les cotisations chômage pour les grands groupes en fonction de leur politique de l'emploi.

Les entreprises en bonne santé financière, qui licencient, payent une cotisation plus élevée que les autres, même chose pour celles qui abusent du travail précaire, des CDD... Ceux qui attendent du MoDem une interdiction des licenciements seront déçus mais ceux qui attendent de nous des objectifs sociaux importants, sans être béni-oui-oui par rapport au marché, au libéralisme, seront rassurés. Il y a là des bases pour réfléchir, pour discuter ensemble dans le parlement de l'Alternance voulu par François Bayrou ou dans d'autres instances.
Sur le site du MoDem




François Bayrou, dans le Figaro d'aujourd'hui, 4 décembre, extrait :

...Le Figaro: Le MoDem réunit ce week-end un congrès à Arras. Quels en sont les enjeux ?

François Bayrou: Le premier enjeu, au-delà des régionales, c'est le projet, avec deux mots clés «humanisme » et «réformisme».

Pourquoi parler de projet en ce moment ? Il n'y a pas d'élections nationales…

Il y a un immense besoin d'espoir. Beaucoup de Français sont désabusés, certains indignés de la manière dont on les gouverne, mais ils ont besoin qu'on leur propose concrètement un autre chemin.

Et quelles sont vos réponses ?

Un projet juste et efficace soutenable au travers des générations. À l'intérieur de la même génération, c'est une question de justice : on demande plus à celui qui peut plus, et moins à celui qui peut moins. Et surtout entre générations, la solidarité, c'est protéger les générations à venir en leur offrant un environnement préservé ou restauré, et pas de dettes. D'où l'importance de finances publiques reconstruites. D'où l'importance d'une réforme juste pour les retraites. Nous proposons un régime par points. Du point de vue social, la question la plus urgente, c'est l'égalité des chances.

Jamais l'échelle sociale n'a été si dure à gravir pour ceux qui viennent d'en bas. Le premier secret pour l'égalité des chances, c'est l'école, de la maternelle à l'université.

Elle sera donc notre priorité, en termes d'efforts comme en termes d'exigence. Ensuite l'emploi. Et pour nous, l'emploi, c'est d'abord l'entreprise et particulièrement les PME et les très petites entreprises. L'aide dirigée vers les très grandes entreprises, cela ne marche pas. Pour nous, la reconquête passera d'abord par une aide à l'entreprise innovatrice de taille moyenne ou petite, plus souple. Et pour la création d'emplois, l'aide déterminante ce sont les deux emplois créés par entreprise sans charges autres que la retraite.

Et pour les régionales ?

Nous sommes antijacobins. Nous défendons la réalité régionale. Nous avons choisi une génération de «sabras», enracinés dans la vie de leur région et qui l'aiment. C'est une génération à grand potentiel. Nos candidats ont la dimension de la fonction à laquelle ils aspirent. Et les idées qui vont avec.

Propos recueillis par Rodolphe Geisler et Philippe Gouillaud. Retrouvez ici l'entretien sur le site du Figaro en ligne

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