Alors que l'écologie est bel et bien une composante naturelle du Mouvement démocrate , il semblerait ce soir que le parti des Verts refuse de s'allier avec François Bayrou. A lire en ligne, un article et une interview un peu rapide d'un porte parole des Verts, sur le Figaro.fr, là.
Logique si les vainqueurs des européennes croient surfer sur leur bonne vague. Une vague verte, qui fait d'ailleurs pleurer les bretons. Dommage, si l'on souhaite que le paysage politique français se redessine en contre-balançant le tout-pouvoir du parti au pouvoir.
Mais les élections régionales sont encore un scrutin bien particulier. Et les alliances éventuelles, si elles se dessinent en cet automne, ne garantiront pas plus la représentativité démocratique des électeurs français ou régionaux dans notre pays ou dans les assemblées régionales.
Mais avec tout cela, personne ne parle des "Verts", de leur mode de fonctionnement ou de leurs valeurs.
Et quand on reparlera d'alliances avec d'autres mouvements ou partis, il ne sera encore pas question de problèmes de fond, de projets communs
Alors de quoi parlerons-nous ?
D'espoir ?
Si le vert porte chance, alors ...il n'y a plus qu'à travailler, et espérer !
Rajout après la publication de ce billet : les Verts savent bien qu'ils ne sont pas seuls à incarner et porter les les valeurs de l'écologie et du développement durable. CAP 21 et l'Alliance Ecologiste Indépendante rassemblent aussi à chaque suffrage les voix de nombreux français.
1 De jmben62 -
D'accord pour dire que Cap21 et l'AEI portent aussi les valeurs de l'écologie et du développement durable.
Mais est-ce le cas du MoDem ? Alors il faut qu'il fasse son "coming out". Dans un entretien au Monde, excellent, "Tous les piliers solides de la France s'effritent", François Bayrou ramène l'écologie à la simple défense de l'environnement. C'est une erreur de message, d'autant qu'il était essentiellement destiné en priorité à nos amis Verts. Que François Bayrou parle comme n'importe dirigeant socialiste ou de la gauche ne fait pas pertinence. Affirmons le MoDem comme mouvement démocrate, humaniste et écologiste. C'est un choix de société. Les Verts eux-même savent bien que les questions d'environnement ne sont pas tout.
Les Verts n'ont pas tort de demander la clarification des positions du MoDem. Quand François Bayrou confond, comme tous les autres leaders socialistes et de la gauche, environnement et écologie, il commet une grave erreur, double d'ailleurs: un mauvais signal est envoyé aux Verts, et il enferme d'avance notre propre projet écologiste dans un cadre très réducteur de notre débat: la défense de l'environnement (ce que tout le monde peut faire à droite comme à gauche) ne constitue pas un projet de société démocratique, humaniste et écologiste.
Espérons que pour les régionales on saura mettre en avant les écologistes du MoDem, pour lancer un signal fort, sinon ce ne sera que discours. Pour l'instant, les écologistes du MoDem sont au milieu du gué et ne connaissent pas, dans les régions, le sort qui leur sera réservé, quand on parle ici et là de reconduction des "sortants" (UDF en majorité), de "notoriété", qu'on accepte le cumul même excessif des mandats... et qu'on se soucie peu de la diversité du MoDem.
Il faut qu'on réfléchisse à tout ça. En quoi le MoDem est-il plus démocrate s'il n'applique pas les principes qu'il avance pour la société à l'interne ? En quoi le MoDem est-il plus écolo que le PS, le PC, le PG, le PRG s'il se sert de "ses" écologistes comme simple caution ? Alors oui, le MoDem doit vraiment faire son "coming out écolo", pas pour demain, mais tout de suite !
2 De Fabien, 06 ! -
Bonsoir, enchanté de faire votre connaissance par blog interposés.
Et bienvenue au MoDem !
OK, l'écologie n'est pas que la protection de l'environnement. Mon maire (UMP) veut laisser pousser l'herbe dans le lit du fleuve et appelle ça une coulée verte...
Bayrou n'a pas encore assez avancé là dessus. Quand Lepage écrit son livre "Vivre autrement", c'est toute la dimension écologiste qui comprend les relations humaines et l'économie ... qui est considérée.
Pour un ancien UDF, comme moi, nous nous interdisions de poser, d'oser la question de la décroissance. Et pourtant, dans un monde fini, la question doit se poser.
Démocratie et MoDem : Je pense que nos incantations pour la démocratie ne doivent pas devenir des diktats. Nous discutons, votons (mais pas comme les Verts pour l'investiture présidentielle 2007) arrivons a des consensus. L'action et la parole sont libres. Avec un peu de discipline pour les relations médias par exemple.
Pour la question des alliances, cela est discuté dans les instances, avec des allers-retours, une forme de subsidiarité.
Enfin, l'écologie et le D Durable sont des questions transversales à toutes nos commissions de travail au MoDem, c'est Lepage qui a imposé cela. Cez n'est pas affaire de spécialistes, ni un ghetto d'idées inexploitables. C'est le fil vert, le préalable.
A suivre
3 De plus -
http://demsf.free.fr/index.php?post...
4 De Serge -
Le XXIème siècle sera spirituel ou ne sera pas disait Malraux.
L'écologie est une science.
L'écologisme est peut être la nouvelle religion naissante avec tous ses gourous bien pensants.
L'Empire romain a bien absorbé le christianisme!
5 De FrédéricLN -
... merci à "plus" d'avoir signalé mon billet ! ...
Assez d'accord avec tout ce qui est dit ici. Ceci dit François Bayrou a raison, à mon avis, sur un point au moins : ce sur quoi les Verts sont sérieux et crédibles, c'est sur l'environnement. Pour le reste, il y a énormément d'irréalisable, de baratineux et de pipeau complet - la direction générale est peut-être la bonne, mais pour la faisabilité, ils se disent manifestement que c'est l'affaire des autres.
Pas d'accord sur "la défense de l'environnement (ce que tout le monde peut faire à droite comme à gauche)". Ça devient sérieux dès qu'on sort des incantations pour parler euros, on l'a vu avec la taxe carbone et la spectaculaire volte-face de Ségolène Royal par rapport à ses engagements de 2007. Je crois que la sauvegarde de l'environnement en vrai, au-delà des prix de vertu, sera très "clivante" politiquement.
6 De gnb06 -
Eh, n'oubliez pas qu'il s'agit d'un article du...Figaro qui se rejouit de ces discordances. Mais il faut continuer à disctuer avec les verts ; il y en a plus d'un chez eux qui sont d'accord la dessus..
7 De Speedy06 -
En matière d’écologie, je ferai toujours plus confiance à quelqu’un comme Corinne LEPAGE qui a fait ses preuves en la matière tant sur le plan professionnel (elle s’est illustré dans le passé en tant qu’avocate sur ces dossiers) que politique (le mouvement Cap 21 qu’elle fait vivre au sein du Modem, les premières lois sur l’air et l’eau en tant que ministre de l’environnement au sein du Gouvernement Juppé) qu’aux gourous médiatiques jouant sur la corde sensible, les amateurs de virées aéroportées, sponsorisées par les groupes pétrochimiques etc…Aussi centrale soit-elle, l’écologie ne fondera pas, seule, le fondement d’un projet de société. Pour construire une alternative crédible à la gouvernance actuelle, toujours tentée par sa propre caricature, elle doit s’intégrer dans un projet plus vaste. Un rapprochement avec d’autres composantes est donc souhaitable. Mais la prochaine échéance est peut-être trop proche. Les verts, ou Europe écologie sous leur formation plus ouverte et plus fortunée, n’y semblent pas encore prêts. Sans doute encore sous l’effet de leur ivresse électorale des européennes de juin 2009, la même ivresse qui a bercé d’illusions la naissance du Modem dans la foulée du premier tour des présidentielles de 2007, ils ambitionnent de pouvoir constituer seuls une alternative. Mais le temps est compté. Face à ce pouvoir insoutenable, composite hétérogène agrégeant de la « Gauche-Judas » à l’ « Extrême-Droite Policée », les postures dominées par l’Ego nous ramèneront toujours à une compétition stérile pour des deuxièmes et troisièmes places. De quoi faciliter grandement le nouvel absolutisme, de Neuilly à Nice, des Hauts-de-Seine aux Alpes-Maritimes, de l’Ile de France à la Provence-Alpes-Côtes d’Azur, de la Défense à l’OIN. CG.