Un billet doux



En pleine campagne législative, je ne prends pas le temps d'écrire, de réfléchir, de poser une pensée, une réflexion, ni même le temps de jouer avec les mots.
Vous savez, ces mots que l'on a bien en bouche, qui roulent, puis qui sortent avec éclat, victorieux de leurs effets.
Tard, un soir, je compose un billet doux.
Un mot doux.
Un billet doux, pour contrarier ma colère;la dire sans la crier,en fait.
Pourquoi s'époumoner à faire de la Politique autrement si c'est pour regarder gagner les couards, les intrigants, les tout-puissants ?
pourquoi se fatiguer à promouvoir la citoyenneté si même la politesse, le respect semblent n'avoir pas droit de citer ?
Pourquoi arpenter les rues, les marchés, s'exposer,alors que si peu semblent s'en soucier, ou du moins sont prêts à s'engager ?
Combien de temps accepter de se faire agresser par des individus si mal dans leur peau et dans leur vie sans aller au bout des démarches de dépot de plaintes et demandes de réparation des préjudices subis. Quand le virage se prend-il entre défense d'un Idéal et conservation du Pouvoir qui fut si chèrement acquis ?
Et l'avenir, pouvoir le rendre meilleur, mais pour qui ?
Parcequ'il n'existe pas de mots assez durs, et qu'il y a des mots si doux, il me reste à vous livrer ce billet, doux.

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