Les soutiens de Bayrou: Jean Arthuis



BayrouArthuisUr2011.jpg

On le disait isolé. Il commet un "sans-faute". Et de plus en plus de personnalités importantes rejoignent François Bayrou.Jean Arthuis est l'un de ceux-là.
Malgré tout, il y a des gens avec des valeurs.Même quand on leur propose des "missions"."Rue 89" met à notre disposition la lettre de mission de Fillon pour Jean Arthuis.
Jean Arthuis explique sur son blog que son indépendance politique est grande, et que le principe de cette mission était discuté depuis deux semaines.


J'ai choisi de reproduire ici la déclaration, faite lors du Comité exécutif de l'Alliance Centriste, du 5 novembre, et qui appelle la construction de la maison centriste.



" Depuis sa création, l'Alliance Centriste milite pour le rassemblement de toutes les sensibilités centristes et la refondation de notre famille aujourd'hui dispersée. L'élection présidentielle du printemps prochain ouvre une opportunité que nous ne pouvons laisser passer. Au surplus, la réussite des primaires à gauche renforce le risque de bipolarisation de la vie politique française. L'état de crise appelle un projet central, en rupture avec le déni de réalité, à la hauteur des défis inhérents à la mondialisation, conforme aux attentes d'Etat impartial garant de la justice et des solidarités, porteur d'espoir pour les jeunes générations. Oui les centristes doivent se retrouver autour d'un projet pour sortir la France de l'impasse et redonner du souffle à la construction européenne.

Lors du congrès d'Angers, le 2 juillet, nous avons décidé de reporter à l'automne notre ralliement éventuel à l'ARES de Jean-Louis Borloo (parti Radical), Hervé Morin (Nouveau centre) et Jean-Marie Bockel (Gauche moderne). Nous souhaitions attendre la rentrée parlementaire pour mesurer l'effectivité des déclarations d'intentions, certaines accréditant même une scission chez les centristes du Sénat. C'est dans ces conditions que, début septembre, répondant aux journalistes, je déclarais encore que nous étions équidistants entre Jean-Louis Borloo et François Bayrou. Dès lors que Jean-Louis a renoncé, nous voici bien proches de François Bayrou. D'autant plus proches que son positionnement et son discours ont amorcé un vrai recentrage. Nous partageons à bien des égards la même vision de la crise, du rôle et de l'impartialité de l'Etat, de l'éthique de gouvernance, des réformes à mettre en œuvre pour réhabiliter la production et faire de l'éducation la priorité nationale, du pilotage des finances publiques, du pacte républicain fondé sur les prélèvements obligatoires. Enfin, notre engagement pour une Europe fédérale est un identifiant reconnu. Nous avons, je le crois, la même volonté de refonder notre famille politique et le même attachement à son indépendance. Indépendance qui n'exclut en aucune façon des alliances de gouvernement.

A la veille des élections sénatoriales du 25 septembre, des souhaits de fractionnement du groupe de l'Union centriste ont été formulés. Souhaits heureusement sans suite puisque le groupe s'est élargi, son effectif progressant de 29 à 31, et son président, François Zocchetto, étant réélu à l'unanimité. L'horizon se clarifie et nous devons y contribuer sans relâche. Au-delà de l'élection présidentielle, de ses deux tours, nous devons également nous préparer pour les législatives. Ces échéances sont intimement liées et notre devoir est d'assurer la pérennité de notre courant de pensée. Nous n'avons jamais laissé à penser que nous réussirions seuls. Nous pourrions bien sûr lancer un nouvel appel au rassemblement. De tous les contacts que j'ai pu avoir au sein de la famille centriste, j'ai acquis la conviction que le temps est venu de jeter les bases d'un regroupement et de faire mouvement. Je sais que le Modem y est prêt et j'observe que nombre d'individualités centristes, hors de l'Alliance et du Modem, le souhaitent. Nous avons donc le devoir de concevoir et d'animer le cadre approprié pour les accueillir. Et ce cadre ne peut être, à défaut d'être une confédération, comme l'était l'UDF, qu'une "maison commune" au sein de laquelle toutes les sensibilités s'expriment et se rassemblent. Se rassemblent au plan national, certes, mais et surtout aussi au plan local, dans chaque département.

S'il est vrai que la mouvance centriste est riche de personnalités dotées d'un fort potentiel personnel et sans doute promises à un avenir de premier plan, nous devons bien comprendre que nous ne progresserons que collectivement. Le temps de championnats d'ego est terminé. Seul compte le combat à mener pour sortir la France et l''Europe de la crise. Avant le casting, osons articuler les mesures prioritaires que le gouvernement issu de l'élection présidentielle et des élections législatives du printemps prochain devra mettre en œuvre.

Notre projet et notre candidature à l'élection présidentielle n'ont de raison d'être qui si nous sortons des sentiers battus, des conventions de langage, du déni permanent de réalité, du conservatisme. Nous avons besoin d'un sursaut de lucidité et de courage. Toutes les voies de la facilité à crédit ont été empruntées. La France est à la lisière du décrochage, de la dégradation de sa note financière.

L'urgence est de recréer un climat de confiance et de fraternité pour décliner nos valeurs et faire vivre l'espoir. C'est après cette première étape que viendra le moment de donner à notre "maison commune" le statut juridique dont nous aurons besoin pour nous engager dans les élections du printemps."

Jean Arthuis Président de l'Alliance Centriste

Haut de page