Une vague de blagues sur le nucléaire et le Japon: rire de tout ?



On peut rire de tout, mais pas avec tout le monde.

Le rire, quand un tremblement de terre amène un tsunami et une catastrophe nucléaire, n'est pas notre premier réflexe.Non.

Oui, j'ai une pensée pour les dizaines de milliers de victimes. Leurs familles.


J'ai repris trop brusquement, samedi, mon petit bonhomme qui riait devant le téléviseur parce que voitures et maisons flottaient. Je l'ai rappelé à l'ordre, pauvre bout de chou, car il y avait, derrière ses images, en réalité, un désastre, et surtout un désastre en vies humaines !
Sa sœur a passé le dimanche à parler du vent, du sens du vent. Je n'ai pas su la rassurer sur les milliers de km qui nous séparent du Japon, et de ses éventuels nuages nucléaires.

Des japoniaiseries.

Certains appellent Goldorak à la rescousse, d'autres démentent la mort de Picatchou. Un dernier craint l'augmentation des consoles Nitendo... Twitter bruisse de blagues, jeux de mots, comparaisons, formules, sur ces dramatiques évènements qui s'enchainent.
Et la toile toute entière n'a pas tardé à révéler quelques perles d'une finesse toute radioWebactive, à lire ici.
La toute dernière: "Quelqu'un a des nouvelles de Tokyo Hotel? .......Sont pas en camping ?"

Des réactions en chaines.

Je suis inquiet. Inquiet de mesurer, égoïstement, les carences de nos plans de protection civile. A quoi bon rire de ne jamais s'entrainer, une casserole sur la tête (pas un entonnoir orange, M Barthès, une casserole !) à se glisser sous une table ou à se réfugier près d'un mur porteur de son logement. Nous ne le faisons jamais. Nous ne connaissons même pas les différentes tonalités des sirènes que l'on entend le 1er mercredi de chaque mois. Une sonnerie, un risque, une consigne !

Mais ce n'est pas là le plus drôle. Ou le plus choquant.

Je suis surpris, choqué, vert de colère quand je vois l'opportunisme des écologistes. Ils se répandent, comme de la lave en fusion. Demander un référendum, sur quoi ? Un débat, oui. Mais réagir et faire de la politique sur l'émotion, ils ne le reprochent pas au grand Nicolas, habituellement ? Les verts. Trop verts, et bon pour des goujats ? Peut être ont-ils raison, les raisons. Et moi la colère. La Joly,succède au Bové, la Duflot triomphe et enchaine les passages médias.Le Cohn-Bendit, pas fâché, réapparait. Il semble seulement que le Hulot, sage, reste dans le bois.A moins qu'il ne règle ses problèmes de gros sous et de gros ( conflits d' )intérêts, "fondations" de toute bonne campagne.

Et encore, je ris jaune quand j'entends qu'une compagnie aérienne française a peut être augmenté le prix de ses places d'avion.

Mais cette polémique naissante, sur la parade qui aurait pu être de noyer littéralement les réacteurs d'eau de mer, pour assurer immédiatement le refroidissement du/des réacteurs.Mais qui aurait causé une destruction définitive des réacteurs. Ont-ils joué pour de l'argent ? La limite d'assurance des installations nucléaires est-elle en cause ?

De l'humour en fusion.

Ce qui est dit sur le calme et l'ordre nippons, qui irradie de lieux communs nos conversations d'occidentaux, aujourd'hui préservé des foudres de la nature me chatouille doucement.

Pourquoi rire de tout ?

Une conjuration du malheur. Beaucoup rient, comme pour se défendre, pour exorciser à la fois les catastrophes naturelles et une sorte de fatalité liée au nucléaire, à ses incidents, à ses catastrophes.
Puis, nous sommes des zappeurs, quand on aura bien ri, pour faire l'économie de pleurer de l'absurdité de notre monde et de nos civilisations, nous passerons à une autre actualité. J'y pense et puis j'oublie....c'est la vie, c'est la vie.
Dans cette vie, face à ce qui est trop dure, j'ai appris à rire de tout. C'est une défense. J'apprends même à rire, avec poésie, de la mort. Puisqu'il faut vivre.

J'ose faire alors le rêve, qu'au pays du soleil levant, dans quelques jours, au lever de soleil, le vent, leur sera favorable !
Et que la sérénité apparente de ce peuple accompagne la douleur, le deuil, puis le retour à une vie normale, à la reconstruction. Autrement, peut être ?

On peut rire de tout, mais pas avec tout le monde.J'insiste.

Pas tout de suite. De la retenue, comme la Bourse, les médias qui font preuve de pudeurs. Le chiffrage des milliards de dégats avant le décompte des morts...Le capitalisme ne s'embarrasse pas de rigolade.
Mais nous pouvons rire en sachant pourquoi, rire avec poésie, tendresse, capacité d'auto-dérision.Pour relativiser, sinon se serait insupportable de vivre avec la conscience de certains de ces risques.

Une dernière: " rire franchement, sinon mou-rire."


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( Cartes des prix de l'immobilier, à mettre à jour.) ( Peut servir de carte pour les résultats des cantonales dimanche...)


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