Appel commun à l'occasion de la journée de la laïcité du 9 décembre 2010



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Nous, Organismes et Associations signataires,

au nom des principes et des engagements que nous partageons dans le cadre du respect, de la défense et de la promotion de la laïcité en France et dans le monde :

Rappelons

- la Déclaration universelle des droits de l’Homme, et les instruments internationaux et régionaux des droits de l’Homme, en particulier la Charte des Droits Fondamentaux de l’Union européenne, qui garantissent les libertés d’opinion, d’expression et de conviction ;

- la laïcité qui est un principe intimement lié aux Droits de l’Homme et à la Démocratie ;

- le principe constitutionnel français qui fixe que la République est démocratique, sociale et laïque, et qui assure la séparation des Eglises et de l’Etat, particulièrement dans le cadre de la loi de 1905 ;

- qu’au moment où les inégalités économiques, sociales et culturelles sont trop criantes et s’accroissent, la laïcité, qui est le contraire de l’exclusion, permet de rassembler et de considérer chaque femme ou homme - d’où qu’il vienne, quelles que soient ses appartenances religieuses, philosophiques, politiques ... - comme un citoyen égal aux autres devant la loi.

Constatant le retour des revendications religieuses et identitaires dans le débat public, en ce début du XXIe siècle, dont les femmes sont les principales victimes ;

Etant convaincus que le respect de la laïcité contribue à l’égalité, au maintien, si menacé aujourd’hui, de la cohésion sociale, favorise la mixité sociale et peut ainsi redonner confiance à une jeunesse si malmenée par la société.

En ce jour anniversaire de la loi de 1905

• Nous nous déclarons, inquiets du recul de la laïcité, en particulier sous les pressions des revendications de tous les extrémismes identitaires et religieux, tendant à l’affaiblir dans les services publics par exemple ;

• Nous exprimons notre préoccupation devant le fait que, pour faire face à ces nouvelles demandes, les services sociaux et sanitaires, l’éducation nationale, le service national des armées, les lieux de détention, les communes (etc.), soient contraints, au prétexte de paix sociale, d'improviser des « arrangements » qui écornent sérieusement le principe de laïcité ;

• Nous refusons l’évolution vers la constitution de ghettos culturels et religieux, favorisant le communautarisme contraire aux valeurs égalitaires de notre pays ;

• Nous refusons le foisonnement des qualificatifs que certains voudraient accoler à la laïcité, dont le résultat est de l’affaiblir, sinon de réinterpréter ce qui, hier comme aujourd’hui, garantit la liberté de chacun de croire ou de ne pas croire, la liberté de conscience de chacune et de chacun, l’égalité des droits pour tous;

• Nous dénonçons toute tentative de réduire ou de cantonner le principe de laïcité à la question de l’immigration et de l’intégration ;

• Nous refusons que le terme de laïcité soit récupéré par une quelconque idéologie politique, pour en faire l’objet d’un débat partisan qui menacerait la République.

En conséquence nous appelons nos concitoyens, les pouvoirs publics, le gouvernement, les élus d’aujourd’hui et ceux qui aspirent à le devenir demain, à s’impliquer dans la défense de cette laïcité, tant dans la vie politique nationale, que dans les instances internationales, afin de faire rayonner les trois principes fondateurs de Liberté-Egalité-Fraternité, ainsi que la laïcité et la solidarité, alors que des menaces pèsent sur la paix et le progrès social.
Fait à Paris, le 25 novembre 2010

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