Il était une fois...la colo.






Billet édité le 30 Juillet 2010

Préambule

Je ne mets pas en avant mes trois enfants dans mes activités politiques,ils ne sont donc pas nommés, ni visibles sur mon blog.
Je n'y mêle pas non plus mes appartenances et engagements associatifs, donc je ne cite pas, ou très exceptionnellement, les associations auxquelles j'appartiens, dans lesquelles je milite.
L'éducation, l'épanouissement des enfants et le bénévolat, (même indemnisé dans le cas de l'animation volontaire) sont des thèmes qui me tiennent particulièrement à cœur. Thèmes éminemment politiques pour moi.


Il était une fois...la colo.

Imaginez un coin de nature, montagneuse, préservée.
Une vallée, à moins d'une heure de la mer, dans laquelle j'ai fais mes premières randonnées, alors que j'étais un très jeune enfant. Des images et des souvenir gravés à jamais, dans ma mémoire... La frontière passée plusieurs fois, le jour pas encore levé, la boulangerie, ses odeurs et la vendeuse surpris de me voir, si petit, debout avant l'aube.
Des enfants impatients de se servir de la gourde, de la lampe de poche, qui auront leur casquette vissée sur la tête, du premier au dernier jour.
Deux semaines sans télévision, sans ordinateur, sans téléphone portable.
Un séjour hors de la maison, sans les parents (et on s'endort quand même le soir !) avec de nouveaux copains. Là, des animateurs, ni parents, ni grands frères, mais oh combien protecteurs. Tour à tour pitres, guides (les puristes diront "référents"), arbitres et consolateurs, ils font faire un grand pas à nos petites têtes blondes (là, je brouille les pistes), au prix de l'exercice d'une sacrée responsabilité, de journées de parfois 18 h !
Il faut alors visualiser une joyeuse troupe, emmenée chaque jour dans l'histoire farfelue d'un personnage qui a perdu sa famille, encore bien plus farfelue que notre héroïne, fil rouge du séjour.
Ma surprise fut immense, alors que le 2ème jour de colo, par téléphone, mon ainée me raconte tout cela, aussi directement que l'aventure dans laquelle elle avait embarqué, à peine le train quittait le quai. Magie des déguisements, des saynètes improvisées, du plaisir partagé de l'imaginaire nourri. "Favoriser l'imaginaire et le sens de la fête !" Idée force d'un projet pédagogique fort.
Au gré des ballades, des jeux, d'une pincée d'activité sportives de pleine nature, la petite bande fait connaissance. mange, dort, joue, rit, chante, marche, lit, ...

Si j'ai décidé de faire ce billet, alors que la flemme de juillet explique l'espacement de mes écrits, c'est que j'ai été très ému de découvrir les dizaines de photographies que l'équipe d'animation a remis à chaque enfant sur un cd-rom. Prés de 200 photographies en fait, la plupart magnifiques. Descriptives de cette épopée de vie en collectivité et de partage, au cœur d'une collectivité d'accueil, un village de montagne avec une histoire associative pleine de sens.
Mon émotion: chantonner dans la voiture qui nous ramène à la maison, puis à table ce soir, en famille "Morgane de toi", "Si c'est vrai qu'il y a des gens qui s'aiment.." ou "l'homme de Cro-magnon". Mais aussi la joie perceptible sur les images, des enfants, à pratiquer chaque activité, les jeux simples, les soirées animées avec les grands standards de la colo : la soirée casino (oui, on dit "veillée"!) mais aussi le théâtre d'ombre, qui me demandait tant de travail pour sensibiliser et former techniquement les animateurs stagiaires, pour espérer un rendu féerique. Vous avez fabriqué des pizzas géantes avec des copains, du côté de vos 8 ou 10 ans, déguisé en chevalier, que l'animateur, lui aussi déguisé en chevalier, enfourne dans un grand four à bois ?
A chaque série de photos, je n'en revenais pas de voir la quantité de costumes et d'accessoires que l'équipe d'encadrement avait acheminé sur ce séjour de vacances, alors que je sais bien qu'aucune collectivité ne peut se permettre d'investir, et d'en entretenir autant. L'investissement personnel et désintéressé des animateurs se mesure là aussi. Je regrette mes malles.

En quelques mots de conclusion, provisoire

Un petit groupe.Un lieu magique. Des animateurs expérimentés et généreux. Une guitare. La relation primant sur l'activité, qui reste un support. Comme ses activités manuelles, d'expression manuelles, qui révèlent le pompon comme un objet de luxe, le crépon comme la soie de l'animateur.Avec une association qui, au fil d'une soixantaine de centre de vacances à perpétué le partage de valeurs simples et vraies. En évoluant.
Les colonies de vacances sont nées il y a plus de 120 ans avec un rôle essentiellement sanitaire. Exode rurale et révolution industrielle, misère dans les grandes villes. Elles risquent de mourir.Travesties en "accueil de loisirs avec hébergements".Sacrifiées sur l'hôtel des coûts, des responsabilités que peu veulent encore endosser.
Les défis éducatifs et sociaux de notre société (mal en point ?) nous demanderons de les ré-inventer bientôt.

Il était une fois un papa heureux, qui languissait de retrouver ses loulous, mais était bien content de leur permettre de vivre ces aventures qui l'ont certainement construit. Un papa fier d'entendre que son rejeton n'aime pas perdre dans les jeux, comme son papa à son âge ! Oui, mon fils cherche de nouvelles rivières pour construire des barrages, et des moulins. Des choses simples.

Merci les anim', reposez vous bien.


C'est les rêves, c'est les rêves qui font grandir les enfants,
C'est les rêves, c'est les rêves qui font grandir les enfants, mais pas trop pourtant,
Dors Amandine, tu seras marine, dors Nicolas, sera pas soldat.
Les rêves poussent, graines sous la mousse,
Mais ils ne sont, pas plus grand qu'un limaçon...


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