Changer la Politique, à Nice, sur la Côte d'Azur et au MoDem ....2

2 ème partie

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Préfecture de Nice, septembre 2008-Attente des résultats. Le mode de scrutin des sénatoriales a changé. Les pratiques, pas vraiment.


Beaucoup en parlent, certains vantent leur chemin, qui serait différent.
Alors comment faire "autrement" ?

Pour changer la Politique : Il faut le vouloir !

Il existe un frein, la peur du changement . Les personnes qui se passionnent pour la politique pensent souvent que seules, elles ne peuvent pas faire grand chose. Elles peuvent se sentir incompétentes.
La nature humaine est faite du rapport au pouvoir que chacun entretien.
Et le public, critiquant les dérives et criant "tous pourris", est prompt à se maintenir en courtisan face au premier élu ou candidat. On ne sait jamis, j'aurais peut être besoin d'un service, un jour...
J'accepterais de ne pas participer à changer les pratiques, si je n'écrivais pas ici que de plus en plus souvent, à mon niveau relativement modeste (une seule campagne sur mon nom) je fais l'expérience de devoir insister pour payer mes cafés dans certains endroits. J'insiste, paie mon café et ne retourne plus dans l'établissement. Certains font des petits cadeaux, ils se sentent obligés. La frontière est mince avec ce qui est acceptable et ce qui ne doit jamais l'être.

Un puissant vecteur de changement de la Politique est le web.

Chacun peut s'ouvrir avec un blog personnel, un véritable espace d'expression, expression de ces idées, de ses ressentis, de ses découragements. En définitive, dans la société, cet espace n'existe pas vraiment. Les discussions politiques au travail sont vite limitées par la crainte de ne pas être d'accord, les lieux et occasions de participer à des débats sont trop rares.
Fin 2006, Quitterie Delmas décrivait dans un grand billet illustré la force nouvelle de l’Internet et des bloggeurs."Adieu politique politicienne"

Et encore le meilleur du Web, cette fois pour attaquer activement la question du cumul des mandats. J'en ai déjà fait la pub en vous donnant mon sentiment dans le premier billet de cette série."Modernisation et non-cumul"

Peut-on faire de la politique autrement ?

Les critiques vis-à-vis du fonctionnement du monde politique sont vives. Comment le faire évoluer? De récentes tentatives se sont heurtées à l’inertie des pratiques. La démocratie participative, récemment mise au goût du jour, changera-t-elle la donne? Difficile, à l’heure actuelle, de s’enthousiasmer pour la vie politique, au moins en France. Au-delà de préférences partisanes, un certain nombre de critiques du fonctionnement de notre démocratie semblent partagées par une majorité.
Un décalage idéologique, tout d’abord, qui s’est ostensiblement manifesté à l’occasion du référendum sur la Constitution européenne. Une classe politique très largement favorable au projet, des électeurs à 55% contre après des semaines de campagne intense : un tel écart, sur un sujet majeur, semble indiquer l’antagonisme des visions du monde entre représentants et représentés. Ce décalage idéologique se double d’un décalage sociologique de plus en plus criant : la politique continue d’être largement l’affaire d’hommes blancs plutôt âgés appartenant aux classes supérieures. On en déduit la liste des groupes sous-représentés : femmes, populations dites « issues de l’immigration », jeunes, classes populaires… Cela est en train d'évoluer, et j'avais d'ailleurs été frappé d'entendre une analyse à la radio sur les émeutes dans les quartiers en difficultés de novembre 2005. Un sociologue parlait de "préhistoire" du politique, ou de conscience pré-politique, pour une classe de jeunes en révolte, en manque de reconnaissance ou de perspectives dans notre société.

La professionnalisation :

Une idée tend à réserver le monopole de l’opinion légitime à ceux qui ont fait de la politique un métier et à instaurer en la matière une coupure entre personnes « compétentes » et « incompétentes ». Le constat est bien établi, connu de tous, souvent même partagé par les acteurs politiques eux-mêmes. Pourtant, les pratiques ont toujours autant de mal à évoluer. Serait-il impossible d’inventer de nouveaux modes de représentation et de participation politiques ? La question du statut de l'élu n'a pas vraiment trouvé de réponses. Mener une activité professionnelle est toujours difficilement compatible avec l'exercice d'un mandat politique. Les acteurs économiques doivent, et cela est compréhensible, se séparer de la gestion directe de leur entreprise. Nous acceptons donc toujours, sans réagir, que les fonctionnaires soient sur-représentés dans notre parlement. Nous acceptons que les gens désargentés ne puissent se présenter.Et au moment de décider de se répartir les coûts d'une campagne, (municipales de Nice...) le plus aguerri criant au suffrage censitaire permet d'éluder la question. Alors le risque est personnifié au maximum. Celui qui paie décide !
Finalement, dans l'indifférence générale un député battu peut continuer de toucher son indemnité pendant 5 ans, et personne ne s'émeut du temps et des sacrifices que consentent ceux qui se battent pour conquérir un mandat.

S’inspirer de la démocratie directe ?

Comment impliquer davantage les citoyens dans le processus de décision ? Des innovations ont certes eu lieu, mais essentiellement en dehors du champ politique. Dans la galaxie de ce que l’on a appelé les « nouveaux mouvements sociaux », on a vu apparaître des fonctionnements inspirés de la démocratie directe que les années 1970 avaient portée aux nues : décisions prises au consensus et donc sans vote , fédéralisme donnant aux groupes locaux tout pouvoir, absence de porte-parole officiel, délégués nationaux révocables à tout moment… Certes, les mésaventures d’Attac qui annonce qu’un autre monde est possible et se retrouve embourbée dans une histoire de bourrages d’urnes, montrent que ces fonctionnements sont difficiles à maintenir. Ils existent néanmoins. De telles évolutions sont-elles imaginables dans le champ politique institutionnel ? Dans les années 1980, des mouvements aussi opposés que Les Verts (fondé en 1984) et Chasse Pêche Nature et Tradition (CNPT, 1989) s’étaient présentés comme des tentatives de « faire de la politique autrement », avec comme point commun le rejet de la « politique politicienne » et des partis « coupés de leur base ».

Aux municipales, des listes « citoyennes »:

Elles entendaient « désenclaver le champ politique en l’ouvrant davantage, de l’intérieur, sur l’univers social, pour rendre les frontières davantage poreuses entre société et acteurs politiques ». Parmi les plus connues, les listes « Motivé(e)s » refusent par exemple toute structure organisationnelle et ne fonctionnent qu’en démocratie directe. Affichant leur apolitisme, ils réhabilitent la convivialité (« Buffet, punch, cidre, reportages, élus, candidats… De l’ambiance pour un dimanche ! ») pour inciter les citoyens, au-delà des élections, à s’investir dans la démocratie locale. Mais malgré les bons scores réalisés (8,22 % à Rennes, 12,5 % à Toulouse, 16 % à Épinay-sur-Seine…), le mouvement « Motivé(e)s » semble avoir eu du mal à maintenir sa dynamique : comme Les Verts ou CPNT, il a été très vite confronté à l’alternative de se structurer et donc d’accepter a minima certaines règles du jeu politique traditionnel (alliances, centralisation des décisions, hiérarchisation…) ou bien ne peser d’aucun poids dans la compétition électorale.
En témoignent crûment les récents propos de Magyd Cherfi, chanteur du groupe Zebda, candidat aux élections municipales de Toulouse en 2001 sur la liste « 100 % Motivé(e)s », et en 2008 sur la liste du socialiste Pierre Cohen car il ne veut plus « rêver au maire idéal » : « Cette fois-ci, il faut gagner. À l’inverse de la précédente campagne, il faudra moins de spontanéité que dans le mouvement initié par les Motivé(e)s. L’objectif est de montrer que nous maîtrisons les dossiers. Une campagne municipale ce n’est pas forcément une fiesta . »

Beaucoup d'exemples semblent donner foi à la thèse de la communication reine ou de la fête pour faire passer la pilule politique. Le récent show de Ségolène dont beaucoup ne se remettent pas, est là pour témoigner.
Le travail, les idées, c'est pour quand ?

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