Quand un garçonnet est trouvé mort, à coté de sa bicyclette,lacéré de dizaines de coups de couteau, nous avons envie de savoir qui est le meurtrier et qu'il soit mis hors de possibilité de nuire. Les fichiers ADN sont alors immédiatement exploités. S'ils ne donnent pas de résultats, d'autres traces parlent aussi vite.
La façon dont la Garde des Sceaux arrive sur place, précédée seulement des juges en hélicoptère, en dit long sur la façon de gouverner aujourd'hui. La façon de gouverner de cette majorité. Là, une ministre en mal d'actualité et de visibilité saute sur une aubaine. Mort d'enfant, émotion...
C'est ça, finalement, qui m'inquiète dans le fichier Edvige. Car les outils les plus tranchants, les plus efficaces, ne sont pas à mettre entre toutes les mains.
Il n'y a pas de bons ou de mauvais outils, mais il y a des bons et des mauvais artisans !
Si on gère les Droits de l'Homme avec autant d'attention que la promo des disques de ses amis.
Si l'on retrouve les voleurs de scooter de sa famille, en temps record, sans haine, mais avec recherche d'AdN, et que la justice se fait plus lente pour certains délits de fuite (de sa famille, encore)alors je commence à avoir peur.
Je n'avais jamais entendu parler de cette juridiction spéciale où il est possible de choisir ses juges, et de négocier avec eux !
Je ne plaisante pas, sur ces questions et ces actualités.
M'interroger sur des dérives sécuritaires n'est pas mon habitude. Je n'ai rien à me reprocher de délictueux, fraudes ou rapines, et les faits de jeunesse trouvent toujours leur prescription. Je n'ai donc rien à craindre d'un fichier de plus, résultant de la réorganisation des services de l'État, dans ses fonctions régaliennes.
Sauf que je fais un peu de politique, milite dans des associations. Je me sais en bonne santé.
Je sais qu'il y a un risque terroriste nouveau, peut être plus grand, mais les regroupements de bandes de gamins, ça, ce n'est pas nouveau.
Qui avait ses premiers boutons, quand la guerre du même nom tenait l'affiche ?
Les blousons noirs, c'est nouveau ?
C'est cet amalgame que je n'aime pas.
Terrorisme, délinquance, maladie, engagements politique.
On ne réussit pas à traiter les causes des problèmes d'éducation et de discrimination géographique et sociale, alors on s'équipe pour "traiter" les conséquences. Ce n'est pas une gestion écologique ( systémique) des problèmes.
Et il y a le jeu préféré des bébés : vous connaissez, "coucou/caché !" Il semble que la majorité des médias adoptent une stratégie des petites menottes (j'aurais pu écrire "petites mimines") devant les yeux, qui leur permet de se faire oublier, quand ils oublient de parler de 500 voitures qui brûlent au 14 juillet.
Plus inquiétant encore : lors de ce même 14 juillet, à Nice, en plein centre-ville, 150 personnes ont défilées pour réclamer justice (dans une affaire de crime/règlement de compte en pleine rue) en criant en arabe que leur Dieu était grand. Qu'est-ce que cela veut dire ? Un crime de délinquant, des gens qui réclament que la justice soit faite. Mais en France Dieu ne rend pas la justice. Quelle revendication identitaire s'exprime là ?
Les médias locaux ont-ils dit leur stupéfaction ? Non.
Je m'égare peut être. Mais pendant que l'on surveille , ici, là, là-bas, on oublie peut être de s'occuper de certaines priorités, comme l'intégration dans notre creuset républicain et laïc de populations, nombreuses et diverses ? Et pour cette question la, il faudrait se donner des moyens, technologiques même. Les sciences humaines, la culture, ça s'enseigne, ça s'apprend.
Autre point délicat, dans les premiers pas de la mignonne et dernière née, Edvige :
Quels gamins de 13 ans sont donc visés par ces fichages ? Les décrocheurs scolaires sont-ils inscrits dans un fichier "Educ Nat", pour mobiliser énergie et profs de choc pour les ramener en classe ?
Ce fichier, Edvige, recensera qui ?
Les gamins des quartiers, sensibles, les gamins, pas les quartiers, aux sirènes de la société de consommation, de l'avoir, croyant ne pas être ? Dans ce monde de paraitre, au charme des signes de la réussite, vous résistez, vous ? A part être, quoi d'autres ?
Les gamins qui se retrouvent dans les galeries marchandes, qui parfois (ou de plus en plus souvent) montent de véritables razzias dans les boutiques ?
Les gamins qui se rassemblent sur les places , agora ratées l'urbanisme du siècle passé ?
La CNIL m'a fait douter, un instant. Elle ose émettre des avis contraires aux décrets des gouvernants ? Elle les oblige à faire publicité de ces décrets !
Le doute. Vraiment.
Heureusement, un lecteur timide m'a conforté dans ma certitude. Puisque l'on est fiché avant notre naissance, rien de plus ne pourra entraver ma liberté. Elle est très encadrée, mais je suis libre. Je sais en plus que je suis mon premier censeur, mon premier frein.
Cet ami qui n'est même pas sur "FaceBook", m'a envoyé un courriel début juillet m'annonçant la dérive que représentait ce fichier. Et la semaine dernière il m'a fait passé un lien intéressant : le compteur intelligent d'EDF ! Rien ne lui résiste, pas même les informations sur notre mode de vie.A lire à la bougie sur le blog de RTl Info, et savourez les commentaires.
Alors je ne signerai pas de pétition, je pense avoir fait ma part de "bruit" autour de l'affaire. Je me tiens informé. Il y aurait encore tant de choses à écrire et à dénoncer, comme l'évaluation des contacts de la prévention spécialisée qui amène les seuls professionnels conscients et en alerte, à se faire licencier et black- lister à la moindre résistance ! Education ou contrôle social ?
Au fait, depuis le début de ma série de billets sur Edvige, Bayrou a fait entendre sa position, simple dans l'indignation.
Bayrou "Où va-t-on ?, s'indigne le président du MoDem. Quel régime est-on en train de mettre en place ? Quelle société est-on en train de construire ?"
NB : Un lien sur un site de la CGT, je ne le ferais pas souvent.C'est pour brouiller les pistes et avoir deux tiroirs chez Edvige ! En plus un ex-socialiste vient de me traiter de communiste sur son blog, alors je ris un peu !
Vous ne m'en voudrez pas, cette fois, de ne pas illustrer mon billet d'une ou de plusieurs photographies.
" Décret n° 2008-632 du 27 juin 2008 portant création d'un traitement automatisé de données à caractère personnel dénommé « EDVIGE »
NOR : IOCC0815681D
Le Premier ministre,
Sur le rapport de la ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales, Vu le code de procédure pénale, notamment son article 777-3 ; Vu la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, notamment son article 26 (I à III) ; Vu le décret n° 85-1057 du 2 octobre 1985 modifié relatif à l'organisation de l'administration centrale du ministère de l'intérieur et de la décentralisation, notamment son article 12 ; Vu le décret n° 2007-914 du 15 mai 2007 pris pour l'application du I de l'article 30 de la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés ; Vu l'avis de la Commission nationale de l'informatique et des libertés en date du 16 juin 2008 ;
Le Conseil d'Etat (section de l'intérieur) entendu,
Décrète :
Art. 1 Le ministre de l'intérieur est autorisé à mettre en oeuvre un traitement automatisé et des fichiers de données à caractère personnel intitulés EDVIGE (Exploitation documentaire et valorisation de l'information générale) ayant pour finalités, en vue d'informer le Gouvernement et les représentants de l'Etat dans les départements et collectivités : 1. De centraliser et d'analyser les informations relatives aux personnes physiques ou morales ayant sollicité, exercé ou exerçant un mandat politique, syndical ou économique ou qui jouent un rôle institutionnel, économique, social ou religieux significatif, sous condition que ces informations soient nécessaires au Gouvernement ou à ses représentants pour l'exercice de leurs responsabilités ; 2. De centraliser et d'analyser les informations relatives aux individus, groupes, organisations et personnes morales qui, en raison de leur activité individuelle ou collective, sont susceptibles de porter atteinte à l'ordre public ; 3. De permettre aux services de police d'exécuter les enquêtes administratives qui leur sont confiées en vertu des lois et règlements, pour déterminer si le comportement des personnes physiques ou morales intéressées est compatible avec l'exercice des fonctions ou des missions envisagées.
Art. 2 Conformément aux dispositions de l'article 6 de la loi du 6 janvier 1978 susvisée, et dans la stricte mesure où elles sont nécessaires à la poursuite des finalités mentionnées à l'article 1er du présent décret, les catégories de données à caractère personnel enregistrées dans le traitement mentionné à l'article 1er et concernant des personnes physiques âgées de treize ans et plus sont les suivantes : informations ayant trait à l'état civil et à la profession ; adresses physiques, numéros de téléphone et adresses électroniques ; signes physiques particuliers et objectifs, photographies et comportement ; titres d'identité ; immatriculation des véhicules ; informations fiscales et patrimoniales ; déplacements et antécédents judiciaires ; motif de l'enregistrement des données ; données relatives à l'environnement de la personne, notamment à celles entretenant ou ayant entretenu des relations directes et non fortuites avec elle. Les données collectées au titre du 1 de l'article 1er du présent décret ne peuvent porter ni sur le comportement ni sur le déplacement des personnes. Le traitement peut enregistrer des données à caractère personnel de la nature de celles mentionnées à l'article 8 de la loi du 6 janvier 1978 susvisée. Celles de ces données autres que celles relatives aux opinions politiques, philosophiques ou religieuses, ou à l'appartenance syndicale ne peuvent être enregistrées au titre de la finalité du 1 de l'article 1er que de manière exceptionnelle. Il est interdit de sélectionner une catégorie particulière de personnes à partir de ces seules informations. Le traitement ne comporte pas de dispositif de reconnaissance faciale à partir de la photographie. Les données concernant les mineurs de seize ans ne peuvent être enregistrées que dans la mesure où ceux-ci, en raison de leur activité individuelle ou collective, sont susceptibles de porter atteinte à l'ordre public. Les données collectées pour les seuls besoins d'une enquête administrative peuvent être conservées pour une durée maximale de cinq ans à compter de leur enregistrement ou de la cessation des fonctions ou des missions au titre desquelles l'enquête a été menée.
Art. 3 Dans la limite du besoin d'en connaître, sont autorisés à accéder aux informations mentionnées à l'article 2 : les fonctionnaires relevant de la sous-direction de l'information générale de la direction centrale de la sécurité publique, individuellement désignés et spécialement habilités par le directeur central de la sécurité publique ; les fonctionnaires affectés dans les services d'information générale des directions départementales de la sécurité publique ou, à Paris, de la préfecture de police, individuellement désignés et spécialement habilités par le directeur départemental ou, à Paris, par le préfet de police. Peut également être destinataire des données mentionnées à l'article 2, dans la limite du besoin d'en connaître, tout autre agent d'un service de la police nationale ou de la gendarmerie nationale, sur demande expresse, sous le timbre de l'autorité hiérarchique, qui précise l'identité du consultant, l'objet et les motifs de la consultation.
Art. 4 Le traitement et les fichiers ne font l'objet d'aucune interconnexion, aucun rapprochement ni aucune forme de mise en relation avec d'autres traitements ou fichiers.
Art. 5 Conformément aux dispositions prévues à l'article 41 de la loi du 6 janvier 1978 susvisée, le droit d'accès aux données s'exerce auprès de la Commission nationale de l'informatique et des libertés. Le droit d'information prévu au I de l'article 32 et le droit d'opposition prévu à l'article 38 de la même loi ne s'appliquent pas au présent traitement.
Art. 6 Sans préjudice de l'application de l'article 44 de la loi du 6 janvier 1978 susvisée, le directeur général de la police nationale rend compte chaque année à la Commission nationale de l'informatique et des libertés de ses activités de vérification, de mise à jour et d'effacement des informations enregistrées dans le traitement.
Art. 7 Le présent décret est applicable sur tout le territoire de la République.
Art. 8 Le présent décret entre en vigueur le jour de l'entrée en vigueur du décret n° 2008-631 du 27 juin 2008 portant modification du décret n° 91-1051 du 14 octobre 1991 relatif aux fichiers gérés par les services des renseignements généraux et du décret n°2007-914 du 15 mai 2007 pris pour l'application du I de l'article 30 de la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978.
Art. 9 La ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales est chargée de l'exécution du présent décret, qui sera publié au Journal officiel de la République française.
Fait à Paris, le 27 juin 2008.
François Fillon Par le Premier ministre :
La ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales, Michèle Alliot-Marie
1 De Jean-Philippe GREGOIRE -
Après les cagoules pour ne pas être filmé par les cameras, les gants pour ne pas laisser de trace d'ADN ?
Le Crime est imaginatif, et la populace hurle au rétablissement de la peine de mort. Personnellement, j'attends de voir qui va proposer les puces électroniques implantées sous la peau, comme sur nos animeaux domestques.
2 De FB -
Aux Etats-Unis, viennent d'être mis en service des portiques qui détectent le permis de conduire du conducteur, alors que les véhicules passent à faible allure .
3 De Arnaud StA -
Bonjour Fabien,
La critique du fichier EDVIGE me paraît légitime et fondée. Le problème c’est que ta réflexion déborde tellement sur d’autres sujets, qu’on se demande s’il ne faut pas comprendre ton billet comme une critique de TOUT fichage, quel que soit son objet, que soit son mode de gestion.
Pourtant, tu commences par reconnaître l’utilité du fichage ADN pour démasquer l’assassin présumé du petit Valentin, alors ? As-tu si peu confiance en la solidité de la démocratie en France pour préférer renoncer à ce type d’outil au motif qu’il pourrait tomber dans des mains non démocratiques ? Et pourquoi opposer politique de sécurité et politique sociale ? Même les socialistes n’en sont plus là depuis longtemps !
Enfin, ne penses-tu pas qu’avec de genre de prise de position « libertaire », l’UMP aura beau jeu d’apparaître aux français comme le seul acteur politique capable de traiter sérieusement le problème de l’insécurité ? Alors critiquons EDVIGE, mille fois oui, mais critiquons-le (la?) à bon escient !
Arnaud
4 De earound -
@Arnaud StA : une bonne démocratie est une démocratie avec des contre pouvoir. Or ce n'est pas à vraiment ce qui caractérise notre démocratie dont les faiblesses sont abondamment utilisées par le pouvoir actuel au lieu de les corriger.
Donc, tant que nous n'aurons pas des contre pouvoir efficaces, il est légitime de craindre les dérives qui pourraient survenir de l'utilisation d'EDVIGE, ou de n'importe quel fichier. La CNIL devait monter en puissance lors de sa création et se voir attribuer dans le temps des pouvoirs de "sanction" pour les utilisations frauduleuses de fichier. Au lieu de cela, son budget n'a jamais été augmenté, le nombre de fonctionnaires la composant stagne alors que le nombre de fichiers explose, au point que la CNIL n'enregistre même plus les créations de nouveau fichiers.
On donne donc de nouveaux outils à l'administration sans renforcer les contre pouvoir censés éviter les usages délictueux.
Pour mémoire, quelques traits de caractère du pouvoir politique actuel : collusion entre pouvoir politique et pouvoir de la presse, perte d'autonomie de l'audiovisuel public, marchandage auprès des députés pour faire passer des lois sans discussion, prolifération des projets de loi rendant toute analyse par les parlements impossible dans les délais impartis, cumul des mandats généralisé jusqu'aux ministres amplifiant la superficialité des réponses et délaissant le pouvoir aux conseillers invisibles, décridibilisation des partenaires sociaux pour supprimer toute négociation avec eux...
De bonne raison à mon avis pour faire un amalgame de tous ces problèmes, pour essayer d'en faire sentir l'étendu.
5 De FB -
@ Jean Philippe : le plus dingue dans les paradoxes des hommes et des femmes, c'est que la puce implantée était "hyper tendance" l'année dernière déjà à Ibiza, pour accéder aux carrés VIP des établissements branchés, avec mémorisation de la boisson préférée... fichage volontaire !
Il y a les cartes de fidélité qui fleurissent (programme "Smiles"...)
@ Arnaud : ma réflexion déborde effectivement. Il manque de la rigueur dans l'expression (organisation) de ma pensée.
Pour le cas du meurtre sordide d'enfant : le fichage n'a servi a rien. L'auteur n'était pas dans le fichier. LA technique a permis de le confondre rapidement grâce aux traces ADN. Pas de le retrouver. Je ne suis pas évidemment contre la technique.
Pour la logique sécuritaire et la logique sociale que j'opposerai, un extrait d'une contribution extraite d'un site de la CGT que j'avais mis en lien :
"Ce que savent les travailleurs sociaux, c’est qu’un comptage statistique n’a jamais résolu les problèmes de manque de logements sociaux, d’emplois,de délinquance, des difficultés grandissantes auxquelles les familles doivent faire face. Il est bon de rappeler que dans le rapport du groupe de travail inter-institutionnel du CTPS sur la prévention spécialisée de décembre 2003, approuvé par l’ADF et l’AMF nous lisons p 45 : "les techniques et méthodes d’évaluation, notamment lorsqu’elles s’appuient sur des systèmes informatiques, exigent beaucoup de rigueur et de vigilance et doivent être en cohérence avec les éléments déontologiques et techniques qui donnent sens à la pratique éducative".
Je n'oppose pas, je fais le constat que les politiques sociales sont terriblement exposées actuellement. Ne doute pas que mon discours, avec ma casquette de travailleur social, soit bien de ne pas scier la branche sur laquelle nous sommes installés. Le social "coûte" cher, et j'ai passé mon temps de campagne cantonale à expliquer que 65 à 70 % des 1 milliards 385 millions d'euros de budget du CG 06 y étaient consacrés.
Par contre, quand je me pose la question de savoir, ou même de réfléchir à la part de ma liberté qu'il me reste, ou même que je me laisse, ne voit pas de comportement ou d'idéologie libertaire dans mes propos.
Dans notre pays aujourd'hui, il y a ceux qui croient pouvoir tout se payer, en étant libre de respecter ou non les lois, les autres.
Il y a ceux qui ne pensent même pas à rêver et construire leur avenir en faisant des choix, en se donnant les moyens de réaliser leurs projets et certains de leurs rêves.
Et enfin, il y a ceux qui savent que par le doute, le respect, la solidarité, la responsabilité et l'éveil des consciences les hommes peuvent s'affranchir de leur condition et de leurs frontières.
Je n'attends pas tout de l'État, je suis vigilant pour les libertés individuelles.
Je préfère, certainement tout comme toi, participer à construire une école de citoyenneté, plutôt qu'une prison d'ignorance, d'argent, de fanatisme ou de repli sécuritaire, voir identitaire.
A discuter encore sans doute !
10 ou 12 billets un peu moins mélangés !
@ Earound : merci de supporter mes amalgames. J'ai pris le risque d'être mal compris.
6 De Arnaud StA -
Bonjour Fabien,
A vouloir embrasser trop de sujets à la fois, il me semble que tu finis par te contredire toi-même : d’un côté tu opposes l’ « école de citoyenneté » à la « prison » que serait le « repli sécuritaire ». Mais quelques lignes plus haut, tu écrits « Dans notre pays aujourd'hui, il y a ceux qui croient pouvoir tout se payer, en étant libre de respecter ou non les lois ».
Alors, que penses-tu au juste ? S’il faut lutter contre les personnes qui se croient libre de respecter ou non les lois, ne faut-il pas se donner les moyens d’une telle politique ? Le fichier EDVIGE, même très imparfait, ne contribue-t-il pas à cette politique de sécurité, que pourtant tu qualifies péjorativement de « repli sécuritaire » ?
On a l’impression en te lisant que la réduction des inégalités sociales entre en concurrence avec une politique de sécurité publique. Quant à moi, je pense que la sécurité publique est au fondement même d’une politique de réduction des inégalités.
Arnaud
7 De FB -
Mais Arnaud, tu n'as pas d'exemple de gens riches qui se croient au dessus des lois ? Qui pensent pouvoir tout acheter ?
L'amalgame que je fais encore, c'est justement de comparer les choix de ce gouvernement qui, apparemment, prend à bras le corps la sécurité que tu appelles "publique" et d'un autre côté décriminalise le droit des affaires par exemple. Ou qui prend comme icônes des stars qui planquent leur capitaux à l'étranger pour échapper à l'impôt ....
Pour moi le repli sécuritaire c'est la ségrégation sociale et géographique : les lotissements et résidences sécurisés avec gardes....
A bientôt
8 De earound -
@Arnaud StA : en quoi le fichier EDVIGE contribue-t-il à la sécurité publique ? Est-on seulement sûr que la surveillance de personnes "publiques", le fichage A PRIORI de mineurs sur des critères inconnus... participe, ne serait-ce qu'un peu à la sécurité des personnes victimes d'inégalités ?
Car enfin, les délinquants, mineurs ou pas sont déjà fichés par la police. En quoi surveiller des personnes "à risque" qui n'ont rien fait protégera quiconque des inégalités. En quoi surveiller des personnes "publiques" change quoique ce soit dans la sécurité publique.
Je pense en te lisant que tu ne parles pas de la même sécurité que celle invoquée par les créateurs d'EDVIGE, sachant bien sûr qu'ils mettent la sécurité à toutes les sauce pour défendre leurs projets liberticide (on l'a vu avec DADVSI et les vilains pédophiles de l'internet).
9 De Arnaud StA -
@ Fabien et @earound : je suis d'accord avec vous sur beaucoup de points que vous dénoncez : faiblesse des contre-pouvoirs (CNIL entre autres), valorisation de l'évasion fiscale, scandaleuse dépénalisation du droit des affaires, repli communautaire, instrumentalisation des faits divers par le pouvoir actuel, éclipse de la question sociale du champ politique, etc. Mais le fichier (très mal conçu) EDVIGE est-il le bon point d'entrée pour une critique aussi générale de la politique du gouvernement ? En mélant vos voix avec les ultra-libertaires qui voudraient priver les forces de police de tout outil de fichage, ne voyez-vous pas le piège politique qui se profile ? Les défaites électorales de la gauche ne vous ont-elles rien enseignées ?
Arnaud
10 De earound -
Les ultra libertaires refusent le fichage. Je refuse pour ma part le croisement de fichier préventif. Qu'un juge en done l'autorisation est une chose, que ce soit systématique en est une autre.
J'exige pour ma part que les fichiers ne soit pas détournés de leur objet, sauf injonction d'un juge motivé par une enquête.
Les fichiers sont nécessaires, il faut juste qu'ils ne soient pas détournés et que leur objet soit clairement établi à la constitution.
11 De chuipala -
@ earound: fais tu la différence entre officiellement et officieusement? c'est bien d'exiger...
12 De FB "plus" -
Passer pour un libertaire ! Tout de même. Voilà ce que j'ai essayé de promouvoir ou de dénoncer dans la campagne cantonale Nice 6 ce printemps, à propos de sécurité...
http://www.nice-6eme-canton-democra...
13 De plus encore -
Un commentaire lu sur le blog de Quitterie Delams
http://lesjeuneslibres.hautetfort.c...
@ Virginie, si tu n'es pas comme Ines ou Edvige, j'accepte de te faire la bise.
Courage M Delmas nous sommes avec vous.
L'article que j'avais écrit à l'époque, le projet de l'époque c'était Ines. Agoravox m'a répondu ; Article décrivant des faits faux ou non vérifiables. Comme d'habitude, Carlo Reveli préfère publier n'importe quoi (le pseudo complot sur le 11 septembre) que de la vraie info. Moi info datait d'il y a huit mois et provenait d'une source très bien placée.
"Vous avez tous eu dans vos relations un concubin qui vous traque, fuine dans votre portable, vous fais les poches et vous bombarde de questions ; "T’étais où ? Avec qui ? C’est qui cette pétasse ?". C’est épuisant ! Ines, elle est un peu comme ça !
Qui est Ines ?
Je vous fais les présentations Ines est : l’Identité Nationale Electronique Sécurisée. Ines a été imaginée en 2001, a réellement pris corps en 2004 et a été soumis à l’étude du ministère de l’intérieur en 2005. Puis au changement de gouvernement on a abandonné le projet Ines pour le remplacer le projet “protection de l’identité”. Ce projet moins intrusif prévoyait la mise en place d’un passeport et d’une carte d’identité électronique utilisant la biométrie pour effectuer les vérifications d’identité. Le document devait contenir la photo, les éléments d’état civil, les empreintes digitales et le numéro de sécurité sociale. L’identité pouvant alors être contrôlée à distance par les officiers ou agents de police.
Seulement il semblerait, selon une source d’une ministère de l’Intérieur, que le projet initial Ines serait de nouveau à l’étude et ferait son grand retour, comme le sont souvent les maitresses possessives serait en passe de faire son grand retour dans vos vies. Et pour les services du ministère de l’Intérieur la difficulté ne serait pas tant sa réalisation technique d’Ines, mais plutôt la façon de la faire accepter par l’opinion publique.
Dans son discours devant les forces de l’ordre, durant lequel toute la presse s’est pamée devant sa fermeté dans la lutte contre la “Voyoucratie”, il a lâché cette phrase qui peut laisser paraître son intention de relance du projet Ines ;“Une nouvelle LOPSI, loi d’orientation et de programmation, sera le cadre de la mise en oeuvre des réorganisation internes indispensables, et du développement des outils technologiques et juridiques permettant une efficacité et une performance plus grandes des deux forces.”
La nouvelle Loi d’Orientation et de Programmation sur la Sécurité Intérieure (LOPSI) devrait donc intégrer le projet Ines et aboutir à terme sur la création d’une énorme base de données de citoyens, dans laquelle les forces de police n’auront plus qu’à aller piocher une tête, une empreinte digitale concordante, avec celles relevées sur une infraction. Seulement ce projet pourrait aller encore plus loin et pourrait intégrer d’autres données tel que l’identité bancaire citoyen, accessibles, certes à un autre niveau que celui des simples agents et officiers de polices, mais accessibles tout de même. On parle aussi de faire figurer sur ce titre d’identité l’empreinte génétique de ceux figurant au fichier automatisé (tous ceux mis en causes dans des “crimes ou des” délits ou des contraventions de 5ème classe “sanctionnant un trouble à la sécurité ou la tranquillité publiques ou une atteinte aux personnes, aux biens, ou à l’autorité de l’Etat”). Ce ne sont pour le moment que de simples pistes évoquées.
Beaucoup d’institutions, d’associations ou tout simplement de citoyens se sont montrés très critiques et rétifs à la mise en place d’un tel projet. En premier lieu la Cnil a émis des réserves à l’encontre d’Ines. Lorsque l’on rencontre Alex Turk président de la CNIL ( la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés), pourquoi ne pas lui demander ce qu’il pense d’Ines ? Ines a même été primée. Si vous vous sentez concerné en tant que citoyen, si vous ne voulez pas que l’on entrave vos libertés je vous invite alors à SIGNER CETTE PETITION.
Si vous ne voulez pas vivre avec une amante qui vous épie en permanence, dîtes non à Ines."
Ecrit par : politoblog | 13 juillet 2008